« L'initiative présidentielle en faveur de la consécration de l'égalité successorale est le point de départ pour un dialogue que le mouvement Ennahdha avait déjà réclamé aux fins de rapprocher les vues », a déclaré hier le porte-parole du Mouvement, Imed Khemiri. Dans le discours qu'il a prononcé lundi à l'occasion de la fête de la Femme, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a proposé la consécration de l'égalité successorale, à travers l'institution d'une loi garantissant l'égalité dans l'héritage et de réviser le Code du statut personnel (CSP) pour qu'il soit adapté à l'évolution de la société et à la législation en vigueur conformément aux dispositions de la Constitution de la deuxième République. Selon Caïd Essebsi, le principe serait d'appliquer l'égalité dans l'héritage tout en donnant la possibilité de choisir l'application de la charia. Le projet de loi sur l'égalité dans l'héritage sera soumis au parlement au démarrage de la prochaine session parlementaire. Contacté par l'agence TAP, Imed Khemiri a estimé que « la Commission des libertés individuelles et de l'égalité (Colibe) n'était pas équilibrée dans sa composition, tout comme elle n'avait pas été confrontée à des opinions différentes». Dans le message qu'il avait adressé au chef de l'Etat, le Mouvement Ennahdha a émis des réserves au sujet de certains points du rapport de la Colibe dont notamment la question de l'égalité successorale. « Une fois le projet de loi sur l'égalité successorale sera soumis au parlement, le Mouvement va discuter cette question avec responsabilité et dans le respect des constantes du parti », a-t-il dit. Ennahdha ne peut adopter un texte législatif qui s'oppose au texte de la Constitution ou qui risque de porter atteinte à l'identité de son peuple ou heurter ses sentiments religieux, a-t-il ajouté. Dans le même contexte, Khemiri a fait remarquer que plusieurs autres questions soulevées dans le rapport devraient faire l'objet d'un dialogue approfondi telles que la peine capitale, la torture morale et physique, les droits des étrangers et les conditions d'obtention de la nationalité tunisienne.