M. Pascal Lamy, directeur général de l'OMC (Organisation mondiale du commerce), a donné, hier, à Tunis, une conférence de presse lors de laquelle il s'est attardé sur la position de la Tunisie en matière de commerce international et sur les objectifs identifiés en matière de coopération multilatérale. M. Lamy a déclaré que, suite aux entretiens qu'il a eus avec des responsables tunisiens et aux visites qu'il a effectuées dans des institutions spécialisées telles que le Cepex et TTN (Tunisie Trade Net), il ressort avec une impression positive et la confirmation de l'image qu'il avait déjà de la Tunisie à Genève. Il a, à cet égard, salué les efforts de la Tunisie en matière d'ouverture économique et de libéralisation des services, notant que l'expérience tunisienne est un exemple à suivre dans la région, d'autant plus qu'elle est une interface entre l'espace Euromed, d'un côté, et l'Afrique, de l'autre. Au sujet de l'avancement des négociations multilatérales en vue de la conclusion du round de Doha, M. Lamy a souligné l'enjeu d'une conclusion aussi rapide que possible du cycle de Doha, entamé au Qatar en 2001, afin de faire bénéficier les pays en développement des avantages de la libéralisation du commerce international. Le directeur général de l'OMC a avancé, à ce propos, que la Tunisie a exprimé le souhait de voir ces négociations aboutir dans les meilleurs délais, d'autant qu'elle a enregistré des résultats probants en matière de libéralisation commerciale. Concernant l'impact de la crise sur la Tunisie, M. Lamy a précisé que si l'économie tunisienne n'a pas été touchée, c'est surtout parce qu'elle a une certaine souplesse, précisant, en outre, qu'au niveau de l'industrie du textile-habillement, secteur risqué puisque fort exportateur, la Tunisie a bénéficié d'une contre- réaction psychologique de la part des donneurs d'ordre européens qui ont préféré s'approvisionner auprès d'un marché plus proche. Pour ce qui est de la sortie de la crise mondiale, il a noté que l'année 2010 a été marquée par une hausse considérable du volume des échanges commerciaux avec un taux de +13% contre -12% en 2009. Cette hausse est due, selon lui, à une reprise de l'offre sans restriction au niveau de l'ouverture. Il a, également, souligné que pour continuer sur cette même lancée, il faudrait ouvrir davantage le système et réguler en même temps, précisant qu'il est judicieux à ce propos de continuer les négociations multilatérales.