Bien qu'il s'agisse d'un droit acquis, l'accès à l'information, arrêté par la loi organique 22-2016, demeure, jusqu'ici, hors de portée, butant sur de lourdes procédures administratives qui traînent encore en longueur. Pour le rendre un tant soit peu accessible à tout un chacun, l'Association tunisienne des contrôleurs publics (Atcp) a mis en ligne une plateforme électronique «Informini», la première en Tunisie qui répond aux dispositions de la loi en vigueur. Elaborée en cinq mois, puis mise à l'essai pour s'assurer de sa maniabilité, elle est désormais opérationnelle. Son lancement effectif a fait l'objet d'une conférence de presse à Tunis, au cours de laquelle le président de l'Atcp, M. Charfeddine Yaâkoubi, a tenu à montrer les composantes de cette nouvelle application et son mode d'emploi. Son efficacité est telle que l'information recherchée auprès de n'importe quel département public ne peut pas manquer. D'un simple clic depuis son poste d'ordinateur, là où il se trouve dans le pays, tout utilisateur pourra y trouver son compte. Cela étant, «Informini» semble être un raccourci virtuel qui servira à conduire à l'open source. Sans pour autant prendre la peine de se déplacer. Toutefois, au-delà de 20 jours, date butoir légalement fixée à l'avance pour donner suite à sa demande, le citoyen aura à recourir à la justice pour avoir gain de cause. L'administration ou l'établissement en question devrait, alors, répondre de ses actes. Sans frais ni difficulté L'on peut dire qu'il y a, en fait, un avant et un post application, fait-il valoir. Cela s'explique par une telle valeur ajoutée : «Il n'y aura plus une perte de temps ou d'argent (frais de déplacement), d'autant qu'on épargne au citoyen les tours et détours de la bureaucratie», insiste-il. Outre l'atout d'avoir accès à tout document, cette nouvelle plateforme présente, selon lui, un réel avantage : partage des informations et leur circulation entre tous les usagers, dans la célérité et la transparence requises. Son mode d'emploi ? S'y inscrire (www.informini.org), avant de choisir l'établissement public auquel l'on doit s'adresser. Cela suffit pour avoir réponse à sa demande. Sans frais ni difficulté. L'essentiel, paraît-il, est de faciliter l'accès à l'information, d'inciter le citoyen à bénéficier du droit de s'informer et d'aller au bout de ses propres besoins en renseignements et consultation des documents administratifs. C'est dans l'air du temps moderne, où l'Open Gov exige qu'il n'y ait plus de secret dans la gestion de la chose publique et que l'accès à l'information soit perçu comme baromètre de transparence et de démocratie. Ce qui n'est pas toujours le cas, sous nos cieux, parce que notre administration est loin de respecter la loi.