Le tissu économique et commercial dans le gouvernorat de Nabeul a subi de grandes pertes, suite aux dernières inondations. Certains commerces et entreprises sont même menacés de faillite, a affirmé, mardi, le président de l'Union régionale de l'industrie, du commerce et de l'artisanat de Nabeul, Adel Alaya. Dans une déclaration à l'agence TAP, il a souligné, par ailleurs, que des équipes relevant de l'Urica se sont déplacées sur les lieux pour évaluer les dégâts enregistrés. Selon les statistiques de l'Agence de promotion de l'industrie et de l'innovation, Nabeul compte 671 entreprises industrielles, soit plus de 12% du tissu industriel national, qui emploient 71 mille personnes. Le gouvernorat abrite 7 zones industrielles relevant de l'Agence foncière industrielle, 4 zones industrielles rattachées aux municipalités et des milliers de commerces. Alaya a souligné la nécessité de déclarer Nabeul gouvernorat sinistré, vu l'ampleur des ravages. Il s'est, par ailleurs, insurgé contre le comportement de certains responsables gouvernementaux qui se contentent de rester au siège du gouvernorat, sans faire le déplacement sur les lieux, pour évaluer les dégâts. «Ces responsables se sont concentrés sur l'aspect social, occultant l'aspect économique, bien que le gouvernorat soit un pôle industriel et agricole important à l'échelle nationale. Un grand nombre de propriétaires de commerce et de chefs d'entreprise sont aujourd'hui menacés de prison, car ils se trouvent, suite aux dernières inondations et aux pertes qui en découlent, dans l'incapacité d'honorer leurs engagements bancaires», a-t-il fait savoir. Les commerces se trouvant dans les principales artères du gouvernorat de Nabeul (avenues Habib Bourguiba, Habib Thameur, Farhat Hached et Hedi Chaker) ont subi des dégâts considérables. Il s'est, par ailleurs, étonné de la fermeture de la section régionale de l'Institut national de météorologie (INM), depuis 5 ans, ce qui a entravé l'activité d'anticipation météorologique dans la région. Alaya a appelé les présidents des unions patronales régionales à poursuivre l'élan de solidarité envers le gouvernorat de Nabeul, rappelant que certaines unions ont déjà envoyé des aides et des équipements. Il a lancé un appel au Chef du gouvernement et au ministre des Finances pour aider les entreprises économiques sinistrées, par le rééchelonnement de leurs dettes et la révision des charges fiscales, de la couverture sociale et de l'assurance. Il a jugé nécessaire de prévoir un soutien financier aux entreprises en question, afin de les aider à reprendre leur activité dans les plus brefs délais en vue de préserver les emplois. «Les inondations ont ravagé les sociétés industrielles, les hôtels, les boutiques et les petits commerces». Le président de l'Urica a fait part de la coordination entre les deux organisations syndicales (patronale et ouvrière) pour surmonter cette catastrophe qui a dévasté le gouvernorat de Nabeul. Un grand nombre de commerçants ont affirmé avoir enregistré des pertes énormes, à cause des inondations, soulignant qu'ils ne disposent pas de ressources financières suffisantes pour compenser les dégâts. Amel Khemir, femme d'affaires, compte parmi les dizaines d'industriels sinistrés, suite aux inondations. Les pertes enregistrées dans son usine de textile, qui emploie environ 200 personnes, à Korba, avoisinent les 500 mille dinars (équipements et matières premières). De son côté, Slim Belhaj, épicier de son état, a affirmé avoir échappé de justesse à la mort, samedi, alors qu'il s'était enfermé dans son local, pour échapper aux inondations. Mais l'eau a submergé les lieux et son niveau est monté, atteignant un mètre et demi, il n'a pu se sauver que par miracle, en se réfugiant dans un immeuble voisin. Belhaj a révélé qu'il a perdu tout son capital, puisque l'épicerie, son unique source de revenu, n'est pas assurée. L'ensemble des commerçants ont revendiqué des dédommagements pour pouvoir reprendre leurs activités le plus tôt possible.