Une délégation de six entreprises allemandes opérant dans le secteur de l'énergie photovoltaïque et de l'énergie solaire thermodynamique s'est rendue en Tunisie du 25 au 27 septembre 2018. L'objectif est de nouer des partenariats avec des entreprises tunisiennes, qu'elles soient publiques ou privées, dans le domaine de l'énergie. Les énergies renouvelables représentent aujourd'hui une réelle alternative pour combler le déficit énergétique qui accable de plus en plus la balance commerciale de la Tunisie. On estime le déficit à 3863,3 MDT à fin août 2018, représentant 31,8% du total du déficit commercial. Une réalité qui a été sérieusement prise en compte par les autorités compétentes avec le lancement de plusieurs projets dans le secteur de l'énergie et l'ouverture à la concurrence du secteur privé, suscitant l'intérêt de plusieurs investisseurs des pays qui ont eu des expériences réussies dans le domaine, en l'occurrence l'Allemagne. Dans ce cadre, une délégation de six entreprises allemandes opérant dans le secteur de l'énergie photovoltaïque et de l'énergie solaire thermodynamique s'est rendue en Tunisie du 25 au 27 septembre. L'objectif est de nouer des partenariats avec des entreprises tunisiennes, qu'elles soient publiques ou privées, dans le domaine de l'énergie. A noter que l'Allemagne a une expérience de longue date dans ce domaine, pouvant être très bénéfique pour la réussite de la démarche de consécration des énergies renouvelables en Tunisie. Cette visite a été organisée par la Chambre tuniso-allemande de l'industrie et du commerce en collaboration avec The Renewables Academy et le soutien du ministère fédéral de l'Economie et de l'Energie. Un séminaire d'experts a été tenu le 25 septembre 2018, en présence de Slim Feriani, ministre de l'Industrie, et d'un nombre d'entreprises tunisiennes des secteurs public et privé. Le ministre a insisté sur l'importance de la réduction du coût de l'énergie et de l'instauration d'une équité énergétique entre les régions. Il a évoqué l'objectif du gouvernement d'élever la part des énergies renouvelables dans la production électrique à 30% d'ici 2030. Objectifs ambitieux Si on regarde de près le bilan des échanges commerciaux à fin décembre 2017, les exportations du secteur de l'énergie ont augmenté de 24,6% et les importations de 39,9%. On explique la hausse des importations du secteur de l'énergie par la hausse des achats en pétrole brut (787,2 MDT) et des produits raffinés (3748 MDT). De même pour les exportations avec la hausse des produits raffinés (809,5 MDT). De ce fait, le recours aux énergies renouvelables n'est plus un choix pour la Tunisie. On vise, ainsi, la réduction de l'intensité énergétique de 3% annuellement durant la période 2016-2020 et celle de la demande de l'énergie primaire de 34% d'ici 2030. Selon le ministère de l'Energie et des Mines, la part des énergies renouvelables dans la production électrique ne représente que 3% de la production globale, alors que 97% sont générés à partir du gaz naturel. On prévoit d'augmenter cette part pour atteindre 12% durant la période 2016-2020 et 30% d'ici l'année 2030. L'objectif de 12% requiert ainsi l'installation de 1000 MW supplémentaires sur la période 2017-2020, soit 380 MW par la Société tunisienne de l'électricité et du gaz (Steg), 210 MW sous le régime des autorisations, 200 MW sous le régime des concessions et 210 MW par les projets d'autoproduction. Ainsi, M. Feriani a annoncé que les autorisations ont été octroyées pour la réalisation de 10 stations pour la production de l'énergie photovoltaïque et de la production éolienne. Il a précisé que 58 offres ont été reçues. Grand potentiel De son côté, Ibrahim Dabache, président de l'AHK, a indiqué que les énergies renouvelables représenteront une alternative optimale tant sur le plan économique qu'écologique. Il a insisté sur le coût exorbitant de l'importation pour la Tunisie, à l'instar du pétrole et du gaz, et son poids sur la balance commerciale. Pour Andreas Reinicke, ambassadeur d'Allemagne en Tunisie, l'expérience allemande dans ce secteur peut être bénéfique pour la Tunisie. « On a commis des erreurs que vous pouvez éviter. Il ne faut pas oublier non plus l'effet positif sur l'emploi, compte tenu des nouvelles opportunités et possibilités de créer des emplois avec les installations photovoltaïques et CSP ». En outre, M. Feriani a souligné que la Tunisie peut devenir un hub entre l'Afrique et l'Europe. Rappelons que la Tunisie a signé récemment avec la Banque mondiale, deux conventions de dons, dont les montants s'élèvent à 5,5 et 7 millions de dollars pour la réalisation des études techniques du grand projet de liaison électrique avec l'Italie. Ce projet prévoit l'installation d'un câble maritime de 200 kilomètres, pour un coût de 600 millions d'euros, soit 1.800 millions de dinars.