«Céleste» de l'artiste canadienne Emilie Racine, interprétée par des étudiants de l'Institut des arts dramatiques de Tunis, a conquis le cœur des spectateurs présents dans les jardins de la Cité de la culture de Tunis. Elle a déjà fait sensation avec son éléphant en marionnette géante, au sein d'un collectif qui a sillonné cinq villes de la Côte d'Ivoire avec 50 artistes africains pendant une semaine de tournée en 2018, et en tant que formatrice avec son nouveau concept de marionnette géante et morcelée appelée «Céleste», l'artiste canadienne Emile Racine, invitée des Journées des arts de la marionnette de Carthage, a donné un workshop de fabrication et de manipulation à 12 étudiants de l'Institut des arts dramatiques de Tunis (Isad) leur permettant ainsi de présenter «Céleste» que nous avons eu le plaisir de découvrir jeudi dernier dans les jardins de la Cité de la culture de Tunis. «Céleste» est donc un projet initié et réalisé par Emilie Racine,une artiste multidisciplinaire issue de la scénographie. Elle s'est tournée vers les arts de la marionnette qui ont répondu à son besoin de concevoir, fabriquer, interpréter et mettre en scène un théâtre d'images empreint d'onirisme et de poésie. Après avoir reçu le prix du meilleur mémoire-création de la maîtrise en théâtre de l'Université du Québec à Montréal en 2013, Emilie se passionne encore davantage pour les dramaturgies visuelles. Ses spectacles «(dé)cousu(s)» et «Les Mariés Corbeaux» ont eu beaucoup de succès et ont été joués dans plusieurs festivals. En 2018, Emilie participe à «La Caravane des arts de rues» organisée par le Marché des arts du spectacle africain (Masa). Avec comme projet la création d'un éléphant en marionnette géante, puis avec le concept de son projet Céleste, elle donne des workshops de fabrication et de manipulation au Mali et à Madagascar dans trois festivals (RDV chez nous à Bamako, Festival arts-femmes à Bamako et Festival Zegny'Zo à Diego Suarez) et enfin son workshop à Tunis dans le cadre des Jamc qui a donné lieu à deux représentations réussies durant le festival. Au rythme d'une musique riche et aux tonalités ornementées, les membres de deux marionnettes géantes morcelées, aux mouvements décomposés, investissent la grande cour, finement manipulés par les 12 étudiants de l'Isad. Puis, les membres des deux marionnettes se rassemblent et se recomposent, donnant à voir deux figures féminines oniriques qui évoluent dans l'espace, cherchant un point de rencontre. Elles arrivent enfin à se rencontrer et à se retrouver malgré leurs différences et malgré leurs figures éclatées, livrant ainsi un message d'espoir pour un monde meilleur et des relations pacifiques et amicales entre les peuples. Emaillées de couleurs et de musique, leurs déambulations joyeuses, poétiques charment les yeux et ravivent les cœurs !