Il ne se passe presque plus un jour sans qu'un élu de Nida Tounès n'annonce via son compte Facebook sa démission du groupe parlementaire. Dernier en date, Mohamed Ben Souf, l'un des cadres les plus fidèles pourtant du camp Hafedh Caïd Essebsi et de Sofiène Toubal (président réélu du groupe parlementaire de Nida Tounès) "J'ai la conviction que le groupe de Nida Tounès n'est plus l'espace adéquat pour représenter le parti Nida Tounès", peut-on notamment lire sur sa page Facebook. Mohamed Ben Souf était assesseur auprès du président du Parlement chargé de l'information et de la communication depuis octobre 2017. Contacté par La Presse, l'intéressé n'a pas souhaité commenter son départ. Toutefois, il a indiqué qu'il réfléchissait encore à son avenir au sein de Nida Tounès. "Je pourrais partir aujourd'hui ou demain, je ne sais pas, je n'ai pas encore pris de décision". Le député nous affirme qu'il n'a cependant pas l'intention de rejoindre le nouveau bloc parlementaire de la Coalition nationale, se contentant de dire ironiquement : "Je serai dans mon propre bloc, celui de Mohamed Ben Souf". Comme lui, plusieurs élus Nida Tounès ont, ces dernières semaines, présenté leur démission du bloc parlementaire (pour la majorité en vue de rejoindre la Coalition nationale) sans pour autant quitter le parti Nida Tounès. Un comportement qui horripile les dirigeants actuels du parti qui craignent aujourd'hui un renversement. En effet, beaucoup de ceux qui ont quitté le bloc parlementaire rêvent encore d'une reprise en main du parti, après s'être débarrassés de Hafedh Caïd Essebsi et de sa garde rapprochée. Selon nos sources, certains démissionnaires ont quitté le parti par dépit mais espèrent y revenir, une fois qu'une réforme de l'intérieur aurait été menée. Fatma Mseddi, députée de Nida Tounès, ne partage cependant pas ce point de vue. Même si elle est aujourd'hui en total désaccord avec la direction actuelle du parti, elle affirme vouloir "mener un combat de l'intérieur". "Vous savez, il y a tellement de soldats, mais très peu de guerriers", lâche-t-elle. Se voulant guerrière jusqu'au bout, Fatma Mseddi n'hésite pas à critiquer ouvertement la gestion peu démocratique du parti. "Je ne sais même pas qui décide! Dans ses orientations, on ne consulte même pas les structures régionales", s'insurge Mseddi. Pourtant, la patience de la députée (qui avait à un moment rejoint Machrou Tounès avant de revenir au bercail) n'est pas sans limites. "Moi je combattrai jusqu'au bout, mais le jour où je déciderai de quitter Nida, sachez que le parti est irrécupérable", finit-elle par nous confier.