«Parfois, le changement de coach peut pacifier le climat en interne après une gestion sportive poussive. Et puis, quand un technicien ne fait pas l'unanimité, il se retrouve sous une étroite surveillance et exerce dans un climat loin d'être serein. Sur ce, après des résultats très contrastés, on tente le coup du choc psychologique en intronisant un nouveau timonier. Sauf que ça ne marche pas à tous les coups, loin de là. Maintenant, le CA a retrouvé Chiheb Ellili, un coach qui lui va comme un gant. L'Etoile, à son tour, a épousé l'école belge via un technicien de renom, Leekens. Enfin, l'EST a choisi la continuité et la sagesse avec le recours à Mouine Châabani, intronisé 1er responsable technique. L'avantage qu'aura ce trident, c'est de bénéficier d'une certaine accalmie, un répit de courte durée, même si l'agenda chargé de certains (C1 et Coupe arabe) poussera les clubs à mettre la pression d'entrée. En football, parfois, le ressort psychologique ne fonctionne pas du tout mais il peut aussi déteindre positivement. Et pour les tenants des grands clubs tunisiens, entre solution en interne, pari ou choix plus classique, il s'agit avant tout de se réajuster après un mauvais choix par le passé. Du point de vue décryptage, le nouveau coach doit absolument réussir là où son prédécesseur a échoué. Maintenant, en l'état actuel des choses, la transition n'est pas toujours aisée. C'est toujours un moment compliqué à passer. Surtout quand on est président. Abdessalam Younsi, Hamdi Meddeb et Ridha Charfeddine assument cependant, et l'avenir nous apportera des éléments de réponse quant aux bienfaits de leurs décisions respectives. Au final, les présidents assument et les observateurs accusent ou acquiescent». «Trancher le nœud gordien» « Ce n'est pas toujours facile pour les présidents de trancher le nœud gordien. Certains prennent le taureau par les cornes très rapidement et n'ont pas d'état d'âme. D'autres attendent, parfois trop longtemps et se retrouvent dans une situation inextricable. C'est une question que tous les dirigeants se posent : comment choisir l'homme qui va réussir à redresser la barre sans avoir choisi l'effectif ni avoir orchestré la préparation estivale ? Vous savez, chez les grands clubs tunisiens, à l'instar du trident en question, des profils très différents sont arrivés par le passé avec des situations toutes aussi différentes. Cependant, pourquoi ça a réussi là et pourquoi ça a raté là-bas ? Cela dépend de la conjugaison de plusieurs facteurs. Certains clubs arrivent vite à se remettre à l'endroit, alors que beaucoup d'observateurs avaient des mots très durs sur le changement orchestré. D'autres par contre continuent de tergiverser en raison peut-être d'un été compliqué, couplé à un choix sûrement trop rapide en termes d'emplettes réalisées. Sauf que trancher dans le vif peut avoir du bon, finalement. En clair, l'aspect psychologique est très important dans le football. Il s'agit aussi pour les joueurs de retrouver de l'ambition et de l'optimisme. Pour cela, pour que la situation se décante rapidement, le nouveau coach doit vite faire accepter sa patte, sa vision rapidement. Ses principes doivent être clairs et surtout facilement assimilables. Il doit permettre à ses joueurs d'être performants sans délai. L'autre point très important, c'est de retrouver ce sentiment d'appartenir à quelque chose. Les joueurs doivent avoir ce sentiment d'être investis d'une mission pour se dépasser et donner le maximum. S'investir au maximum dans le projet, voilà la clé du succès à terme. Au CA, à l'Etoile ou à l'EST, si l'on reproche le manque d'implication à des joueurs, c'est que le coach ne vit pas dans la même planète que ses poulains ! Maintenant, il faut certes un temps d'acclimatation pour le timonier, mais les dirigeants n'y pensent que trop rarement. Cependant, l'avantage que pourrait avoir un entraîneur nouvellement intronisé, à l'instar de Leekens, Ellili et Châabani qui est déjà dans le moule du plateau technique «sang et or», c'est qu'en arrivant par exemple avec des idées claires et une ambition assumée, on peut à terme gérer la pression consécutive aux mauvais résultats de son prédécesseur. Le résultat recherché sera l'émulation, la cohésion, la sérénité et l'alchimie de groupe, source de réussite et d'ambition retrouvée».