Encore une fois, l'équipe nationale n'arrive pas à convaincre même si elle a gagné et même si elle caracole à la tête de sa poule dans ces éliminatoires de la CAN 2019 Trois victoires en trois matches et une première place avec neuf points à trois longueurs de l'Egypte. Carton plein et nettement honoré, diront certains après le match Tunisie-Niger (1-0), joué avant-hier au stade de Radès dans le cadre de la troisième journée des éliminatoires de la CAN 2019 qui aura lieu au Cameroun en 2019. Mais en réalité, cette «performance» est un vrai leurre qui dissimule, à la perfection, le niveau décevant dans lequel se débat notre équipe nationale. L'on s'attendait avant-hier à ce que notre onze national malmène la très modeste équipe nigérienne qui a essuyé une raclée (6-0) devant l'Egypte. Mais les supporters de l'équipe nationale sont restés sur leur faim en se contentant d'une timide victoire d'un but à zéro grâce à Yassine Meriah (18'). On croyait pourtant que l'ouverture du score dès le premier quart d'heure de la rencontre allait être le prélude d'un score large, vu le niveau très modeste de l'adversaire qui ne pouvait que se recroqueviller massivement en défense, notamment en première période. Mais le football irréfléchi et le décevant rendement individuel affiché par tous nos internationaux ne permettaient guère une telle réalisation. Pire encore, le flottement et la fébrilité devenus caractéristiques de notre défense ont failli nous priver de cette victoire sans couleur. C'est que les attaquants nigériens sont parvenus à porter la danger devant la cage de Farouk Ben Mustapha plus d'une fois en deuxième période. Peut-être même un même nombre de fois (ou presque) que les nôtres. Du coup, il y a lieu de s'inquiéter pour cette équipe nationale qui manque terriblement de mordant. D'abord pour la date du 16 courant devant le même Niger chez lui pour le compte du match retour. Ensuite face à l'Egypte au stade de Borj Al-Arab dans exactement un mois (le 16 novembre). Aucune inspiration! L'unique but de la rencontre a été marqué sur balle arrêtée, notre seule arme efficace, par un défenseur, Yassine Meriah le pro du club grec Olympiakos. Après, c'était le vide. Le désert, le sevrage. Aucune opération offensive bien articulée n'a été réussie par nos joueurs tout au long de la rencontre. Toute l'équipe était d'une errance et d'un manque d'inspiration et de panache révoltants. Là on ne peut plus parler d'excès de confiance car la troupe à Faouzi Benzarti était bien avertie à ce propos avant le match. C'est plutôt la qualité de nos joueurs qui se trouve être loin de convaincre quiconque. On croyait qu'avec l'avènement de Faouzi Benzarti à la tête de l'équipe nationale, les joueurs allaient être contaminés par son esprit de gagneur et son style conquérant. Mais rien de tout cela n'a eu lieu. Avant ce match, tout le monde réclamait la titularisation de Bassem Srarfi, qu'on s'entête à croire qu'il est capable d'égaler Youssef Msakni, la seule note gaie du football tunisien. Mais on s'est tous trompé. Srarfi n'a absolument rien fait lors des 65 minutes qui lui ont été accordées dans ce match facile à jouer. Il en est de même pour Naïm Sliti qui a péché par un égoïsme ahurissant. Il s'est accaparé le ballon pour ne le lâcher que dans les pieds de l'adversaire. De leur côté, Yassine Khénissi et Fakhreddine Ben Youssef n'ont rien tenté d'efficace et de rentable dans la surface de réparation adverse. Tous les chapitres sont à revoir par Faouzi Benzarti dont les deux premiers matches ne sont pas parvenus à effacer de nos esprits la désillusion du Mondial de Russie, encore douloureuse. Si les choses ne s'améliorent pas avant le match d'Egypte, le risque d'être délogé de la première place du classement de la poule par les Pharaons n'est pas exclu. Ce sera là le premier vrai test de cette nouvelle sélection de Faouzi Benzarti qui, pour le moment, étonne par son rendement maigrichon et par son manque d'application et d'inspiration.