Notre pays n'est pas à l'abri d'une nouvelle riposte du parasite tueur qui pourrait décimer les palmiers dattiers, d'où la nécessité de poursuivre les actions de prévention. La campagne de lutte contre le charançon rouge commence-t-elle à s'essouffler ? Pourtant, depuis l'annonce de la présence du parasite dans la banlieue nord de la capitale — l'insecte avait contaminé à l'époque les arbres ornementaux qui bordent les jardins et les allées de la cité de Carthage — le branle-bas de combat a été sonné. L'intervention a été rapide afin d'éviter que le parasite n'atteigne le sud et ne s'attaque aux oasis, ce qui aurait généré des pertes incommensurables. La riposte ne s'est pas fait attendre. Le gouvernement a déployé un plan d'action basé sur cinq axes : la prospection et le diagnostic, l'identification des palmiers contaminés, l'injection de produits chimiques pour neutraliser l'insecte, l'élimination par incinération des pieds infestés et l'installation de pièges à phéromones pour attirer le parasite et éviter qu'il ne se propage et ne contamine les palmiers sains. Des techniciens tunisiens ont même suivi une formation dans les pays qui ont de l'expérience en la matière à l'instar du Maroc afin de peaufiner et d'améliorer leurs connaissances dans la maîtrise des moyens de lutte contre cet insecte ravageur. La campagne qui s'est poursuivie en 2016 a permis le traitement de plus de 4.000 palmiers outre l'adoption de mesures de prévention pour 25.000 autres palmiers dans les gouvernorats du Grand-Tunis et Bizerte. Cette campagne qui s'est déroulée sur deux ans a également inclus non seulement l'indentification et le traitement des palmiers contaminés mais également des actions de veille et de prévention afin d'éviter une nouvelle rispote du parasite ravageur qui aurait pu avoir des répercussions très néfastes sur notre patrimoine. Une année après, le constat est quelque peu inquiétant. Les actions curatives et préventives semblent espacées dans le temps, devenant sporadiques. L'expert Noureddine Nasr a même tiré la sonnette d'alarme en publiant la semaine dernière sur les réseaux sociaux des photos de pieds contaminés dans le gouvernorat de l'Ariana. Selon lui, les principes de base de la lutte contre le charançon rouge que sont la prospection et le traitement chimique ne semblent pas avoir été appliqués pour éviter que le parasite ne se propage à d'autres palmiers. Ce laisser-aller présage-t-il un retour à la case départ ?