Khazri fait le bonheur de Saint-Etienne. L'attaquant tunisien possède un caractère à part, mélange de générosité et d'impulsivité. Le stratège des Verts et préféré des assidus du « Chaudron » (stade Geoffroy-Guichard), c'est aussi une facilité technique au service de sa propre personne et des autres. C'est une générosité sur le terrain, à la fois dans l'altruisme balle au pied mais aussi à travers la dépense énergétique. Khazri n'est pas du genre à marcher sur la pelouse. Une attitude qui le rend attachant. Un retour aux sources, lors de ses débuts, nous apprend ainsi qu'en 2009, à 18 ans accomplis, en guise de cadeau, Bernard Casoni, alors entraîneur du SC Bastia (où Khazri a évolué de 2004 à 2014), lui offre ses premières minutes en professionnel. Au Stade de la Licorne d'Amiens, Khazri découvre la Ligue 2 à la 85' de jeu. Moins d'une minute plus tard, Serisay Barthelemy marque l'unique but de la rencontre sur une passe de… Wahbi Khazri. Efficace, non ? Un souvenir qui fait penser à cette sublime Madjer du Tunisien contre Marseille, pour son premier match avec le Stade Rennais en 2017, après seulement deux minutes. Il aime commencer fort ce formidable joueur ! Contestataire convaincu ! Bon, il a peut-être commencé un peu trop fort la saison dernière. Face à Guingamp lors de la 9e journée, Khazri trouve le moyen de prendre un jaune pour contestation. OK Wahbi, calme-toi, n'en rajoute pas ! Trop tard, deuxième carton jaune pour le même motif, expulsion après une heure de jeu ! Et on applaudit l'arbitre en plus de ça ! Allons Wahbi, reprends-toi et contrôle tes nerfs à ton retour de suspension ! Réception de Bordeaux, Khazri reçoit un carton jaune, soit un avertissement lors de trois matches consécutifs, synonyme de suspension pour la prochaine rencontre. Il ne peut pas s'en empêcher. Compétiteur, franc et dur sur la pelouse Au total, Khazri a récolté 9 cartons jaunes sous le maillot rennais en 24 matches de Ligue 1. Les supporters ont certainement envie de de le rappeler à l'ordre quand il conteste avec véhémence auprès de l'arbitre, parfois à la limite de saboter son match et celui de son équipe. Mais c'est Wahbi : compétiteur, franc et dur sur la pelouse. Tout sauf un vilain garçon, il sait même se mettre en retrait. Comme face à Lille cette saison, où il laisse Rémy Cabella tirer le penalty. Wahbi Khazri a 27 ans aujourd'hui. Pourtant, il ne perd pas ses deux caractéristiques : son sens du but et son agressivité. Le détonateur des Aigles de Carthage reste avant tout un brillant footballeur. Il l'a démontré à la Coupe du monde, où il se révèle buteur et passeur face à la Belgique puis au Panama. Mais son histoire en sélection ne fut pas toujours des plus glorieuses. Le 15 novembre 2016, la Tunisie reçoit la modeste Mauritanie dans le cadre d'une rencontre amicale. Sauf qu'à la 57e minute, le geste commis par Khazri n'a rien d'amical. Frustré par un défenseur trop collant, le natif d'Ajaccio le repousse. Les deux hommes se font face, l'arbitre se précipite et Khazri envoie une droite au Mauritanien. Carton rouge. Tout ça lors d'un amical sans enjeu ? Relax, Wahbi ! Généreux et fidèle envers Bastia ! Il faut néanmoins souligner que Khazri traversait alors la période la plus difficile de sa carrière. Le Tunisien venait de perdre sa place de titulaire à Sunderland, bon dernier de Premier League, sans que Khazri ne soit décisif une seule fois. Il terminera la saison avec un but en 838 minutes. On pouvait le croire enterré dans les bas-fonds du football, mais sa renaissance s'effectuera au Stade Rennais avec l'histoire qu'on connaît. Aujourd'hui, Wahbi Khazri est un homme heureux qui n'oublie pas d'où il vient. Le numéro 10 de Saint-Etienne s'est signalé par un don de 10 000 euros à son club formateur du SC Bastia, qui avait déposé le bilan un an plus tôt. Wahbi Khazri est un cocktail explosif. De l'explosivité, il n'en manque pas avec les Verts. Il s'impose comme le chouchou des supporters par le cœur à l'ouvrage qu'il met dans chacun de ses matches, de ses appels, de ses pressings et de ses duels. Ce cœur qu'il mime avec les doigts après ses buts. Oui, Wahbi Khazri est un sanguin parfois excessif dans ses gestes. Mais un sanguin au grand cœur !