Il s'agit de la deuxième journée de la cinquième conférence économique africaine, qui s'est tenue du 27 au 29 octobre à Tunis et qui a traité d'un thème d'une importance capitale. «Etablir un plan d'action pour la relance économique et la croissance à long terme en Afrique». La manifestation est organisée par le groupe de la Banque africaine de développement (BAD), la Commission des Nations unies pour l'Afrique, le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et la Banque de développement d'Afrique australe (DBSA). Durant cette journée, des sujets d'une importance extrême pour le continent africain ont été évoqués, surtout durant cette période de l'après-crise. La deuxième séance plénière de cette conférence avait été dédiée à repenser les options de financement du développement de l'Afrique après la crise. Les orateurs se sont penchés sur les différentes politiques budgétaires et monétaires et les interventions ont porté sur plusieurs sujets, tels que «La pro-cyclicité de la politique budgétaire et la surveillance multilatérale dans les unions monétaires africaines», «La politique budgétaire pour la croissance en Afrique à la lumière de la crise», ainsi que «Les cadres de politique monétaire post-crise en Afrique subsaharienne». «L'Afrique est en pleine mutation, importantes réformes économiques, meilleure gestion macroéconomique, libéralisation des marchés et impulsion du commerce. Mais quelle est aujourd'hui la place réelle de l'Afrique dans le paysage économique mondial ? Et quelles sont les perspectives de ce continent pour les années à venir?». Autant de questions et bien d'autres ont trouvé des réponses lors de cette rencontre prolongée entre pays africains qui ambitionne d'exposer les opportunités et les solutions existantes et vise un partage de savoir sur le développement en Afrique. Ainsi, plusieurs sujets pointus, vitaux et d'actualité ont été exposés par un panel d'éminents intervenants venant de plusieurs institutions et organismes internationaux comme la Banque africaine de développement, la Banque mondiale, le consortium pour la recherche économique en Afrique, le Programme des Nations unies pour le développement, l'Agence française de développement… ainsi que plusieurs experts et universitaires internationaux. Toute la journée, des idées ont défilé et des expériences se sont échangées. Quelques intervenants ont expliqué que la dévaluation du FCFA dès 1994 a montré la pertinence de la coordination des politiques budgétaires dans les unions monétaires africaines. Après cette date, ces dernières ont adopté un principe de surveillance multilatérale des politiques budgétaires qui était de nature à imposer des soldes budgétaires constamment nuls ou positifs. Il a été alors question d'examiner comment cette contrainte affecte la conduite conjoncturelle des politiques budgétaires. Relation Afrique-Chine Il a été, d'autre part, question de démontrer et d'évaluer la réponse budgétaire apportée par les pays à faibles revenus d'Afrique subsaharienne en temps de crise. Il a été également question de savoir ce qu'a été la réussite de ces politiques en matière de protection des perspectives de croissance à moyen terme au lendemain de la crise. Lorsque la crise a éclaté en 2008, plusieurs pays progressaient sur la base de l'amélioration de la performance de leurs budgets respectifs. Bon nombre d'entre eux envisageaient d'apporter des réponses qualifiées de partielles à ces difficultés. Ils prévoyaient des programmes de relance. Ils basaient leurs interventions sur l'amélioration, à titre d'exemple, de leurs infrastructures. Reste que d'après les constats, seulement un petit nombre avait réussi à s'en sortir, car la plupart des dépenses publiques réelles, destinées à la croissance globale, ont été plus faibles que prévu. Les intervenants ont indiqué que plusieurs pays ont affiché des situations budgétaires difficiles, dans le sens où les dépenses orientées vers la croissance ont été plus faibles que celles prévues au moment de l'élaboration des budgets destinés à la croissance. Au cours de cette deuxième journée, des interventions ont aussi porté sur le commerce entre la Chine et l'Afrique, cette nouvelle voie pour une prospérité réciproque et partagée. Cet exposé de la Banque mondiale analyse les différentes interprétations faites quant à l'explosion des activités commerciales entre ces deux parties du monde. «Certains accusent la Chine de colonialisme axé sur l'exportation des richesses alors que d'autres qualifient ces échanges de bénéfiques car ils permettent au continent africain d'accéder aux capitaux ainsi qu'à la technologie nécessaire à l'essor». L'analyse a conclu que les relations commerciales et l'investissement entre la Chine et l'Afrique sont déterminés par les avantages comparatifs offerts dans le cadre de la mondialisation. Mais la question qui reste à poser est : comment l'Afrique peut-elle tirer profit de ses relations avec la Chine? Pour ce qui est de la «gouvernance, libéralisation financière et développement financier en Afrique subsaharienne», un autre analyste a fait savoir que «la bonne gouvernance améliore le développement financier au fil du temps, et ce, en raison de l'instabilité politique réduite». Autre thème important débattu lors de cette deuxième journée, «Le capital humain protège-t-il les travailleurs contre les chocs exogènes?». Un intervenant a fait savoir qu'à l'aide de données issues de l'étude sur la main-d'œuvre uniquement en Afrique, il a été montré que le capital humain a permis d'atténuer les chocs causés par la crise. Aussi, l'éducation et la qualification du facteur humain ont eu des impacts positifs et significatifs sur le développement. D'autres interventions ont porté sur des questions commerciales comme celle qui s'est intéressée à la manière de «surmonter les contraintes de capacité commerciale de l'Afrique» ou celles traitant d'une «décennie de relations commerciales en Afrique». Par ailleurs, des questions ont été soulevées autour de thèmes importants comme «Le développement financier et l'intégralité des revenus» ou «L'intermédiation bancaire et la prise de risque en Afrique».