La justice donnera des détails de l'affaire sur la base des résultats de l'examen des documents par le juge d'instruction Le porte-parole du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, Sofiène Sliti, a confirmé hier la mise sous scellés par le juge d'instruction en charge du dossier de l'assassinat de Mohamed Brahmi de documents au siège du ministère de l'Intérieur. L'intervention du juge s'est faite sur la base du rapport présenté lundi lors d'une conférence de presse tenue par le Collectif de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, lequel a révélé le lien entre ces documents et l'assassinat de Mohamed Brahmi. Dans une déclaration faite à la TAP hier, Sliti a précisé que le juge d'instruction de 1ère instance en charge de l'affaire s'est déplacé vendredi dernier accompagné de son secrétaire et d'un représentant du parquet de justice, au ministère de l'Intérieur, pour inspecter un bureau contenant plusieurs sacs de documents et des cartons. Il a assuré que le juge d'instruction a mis sous scellés les documents tout en prenant les précautions nécessaires pour interdire l'accès au bureau en question. Sliti a expliqué que l'intervention du juge d'instruction s'est faite de manière transparente et en coordination avec le ministère de l'Intérieur en présence de cadres sécuritaires. «L'objectif de cette procédure n'est pas de désavouer le ministère de l'Intérieur ou de lui porter préjudice», a-t-il ajouté, tenant notamment à préciser que le juge d'instruction a trouvé les documents sécurisés, ainsi que des caméras de surveillance braquées sur la porte du bureau. Sliti a fait savoir que la justice donnera des détails de l'affaire sur la base des résultats de l'examen des documents par le juge d'instruction. Les précisions de Sofiène Sliti interviennent sur fond de la décision plus tôt dans la journée par le Collectif de défense des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi de porter plainte contre le ministre de l'Intérieur, Hichem Fourati, concernant l'affaire du martyr Mohamed Brahmi. S'exprimant en conférence de presse à Tunis, Ridha Radaoui, membre du Collectif de défense a déclaré que « le ministère de l'Intérieur sous la responsabilité de Hichem Fourati, a dissimulé des preuves et fourni un concours postérieur et un concours passif dans cette affaire». Et d'expliquer : «Le ministre de l'Intérieur et pour les motifs de la dissimulation des preuves et les déclarations qui ont suivi la conférence de presse tenue par le Collectif le 2 octobre dernier, devient complice pour avoir fourni un concours postérieur». Radaoui a révélé plusieurs nouvelles données dans le dossier en question, lesquelles concernent essentiellement l'audition d'un des hauts responsables du ministère de l'Intérieur qui a confirmé l'existence d'une chambre noire. Selon ce même responsable, cette chambre a été fermée depuis 2013. Au vu de ses nouvelles révélations, le juge d'instruction du 12e bureau et pour la première fois dans l'histoire de la Tunisie, s'est déplacé à l'administration des archives au sein du MI pour constater l'existence de ladite chambre fermée.