En dépit des efforts du ministère du Commerce, de la douane, de la police municipale et la police de l'environnement, la spéculation bat son plein. A la crise récurrente observée au niveau de la distribution de certains produits alimentaires subventionnés, principalement le lait demi-écrémé, le sucre et l'huile végétale, s'ajoute aujourd'hui une augmentation folle, incontrôlable et inquiétante des prix à la consommation. Les poivrons sont vendus à 3,600 dinars le kilo et même à 4,200, les tomates à 2 dinars et plus. Aussi bien dans les grandes surfaces que chez les petits commerçants, la vente de certains produits alimentaires subventionnés à l'exemple du lait demi-écrémé s'apparenterait plutôt à des ventes flash où il faut s'armer de patience et agir vite. Pour ce qui est de l'huile végétale subventionnée, il est inutile d'y penser, les circuits des marchés parallèles et la spéculation n'ont rien laissé au citoyen. La hausse des prix encore et toujours En octobre 2018, les prix à la consommation ont augmenté de 1,1% sur un mois après une augmentation de 0,5% le mois précédent selon l'INS. L'augmentation touche malheureusement des produits alimentaires de première nécessité comme l'atteste la hausse des prix des œufs de 10,3%, des prix des volailles de 8,5% et des légumes frais de 2,8%, ce qui a gravement impacté la bourse du citoyen et son pouvoir d'achat. A ceci s'ajoute la hausse de 4.9% des prix des articles d'habillement et chaussures et l'augmentation de 0,5% des prix de transport, comme le souligne l'INS. Le groupe logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles a connu de son côté une augmentation de 6,2% en glissement annuel, du fait de la hausse des loyers de 5,2%, les tarifs d'entretien des logements de 16,6% et les tarifs de l'électricité et du gaz de 5,3% , selon la même source. Qui dit mieux ! Produits subventionnés et marché parallèle Depuis 2010, le parallèle s'en sort mieux que l'officiel. Selon l'une des études de l'Organisation de coopération et de développement économiques(Ocde) pour l'année en cours, « les recettes de l'Etat ont pâti de la forte progression du commerce parallèle ». Les exportations illégales de produits subventionnés (pâtes, couscous, sucre et lait) vers la Libye, interceptées par la douane et la police des frontières, s'élevaient à 1.1 milliard de dinars en 2015, souligne de sa part la Banque mondiale, en 2017. En dépit des campagnes de contrôle menées par les services du ministère du Commerce, de la douane, de la police municipale et la police de l'environnement, la spéculation bat son plein dans le pays et les barons du marché parallèle se frottent les mains, s'enrichissent et s'organisent beaucoup plus. De telles campagnes ne suffisent plus pour mettre terme aux pratiques frauduleuses et spéculatives. D'aucuns ne l'ignorent, les produits subventionnés sont le plus souvent détournés au profit des propriétaires des restaurants et des pâtisseries. Aujourd'hui, il est plus que nécessaire de repenser le système des subventions dans le pays, sinon il ne profitera qu'aux spéculateurs et aux corrompus.