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Soldes par-ci; majorations par-là
La valse des prix
Publié dans Le Temps le 05 - 02 - 2010


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3ème augmentation en une année pour le lait
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L'explication d'un grossiste de l'alimentation générale : On carbure au sucre, on importe du béttrave
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L'Organisation de Défense du Consommateur (O.D.C.) : Le bétail va s'engraisser chez le voisin
Cette année, les soldes d'hiver coïncident avec de mauvaises nouvelles pour le consommateur. Alors que les prix des articles d'habillement connaissent partout une baisse notable, des majorations sont annoncées dans ceux du lait subventionné et du « zgougou ». D'après les commerçants que nous avons interrogés, il est fort à craindre que d'autres augmentations dans les matières à forte consommation suivent dans les prochains jours. On cite par exemple le sucre, les pâtes et l'huile de cuisine.
Comment s'explique la hausse du prix du lait ?
Pourquoi, à l'approche du Mouled, le « zgougou » se vend-t-il à 12 et à 13 dinars, alors qu'il y a seulement deux mois, il était proposé à seulement 8 dinars ? Y a-t-il crise dans la production du sucre ? Qu'est-ce qui fait croire aux commerçants et aux consommateurs que la hausse touchera d'autres produits subventionnés ? Comment le citoyen réagit-il à ce genre d'augmentations répétées ? Dans ce qui suit, nous tentons avec le commerçant, l'homme de la rue, le défenseur du consommateur de répondre à toutes ces questions. Mais d'abord, nous vous livrons ces constatations faites dans les petits et grands commerces sur le prix actuel de certains produits subventionnés.
Le lait seulement pour le moment…
Mercredi dernier, Nous avons effectué un tour dans deux grandes surfaces de la capitale et dans quelques épiceries et nous avons remarqué que seul le prix du lait a enregistré une hausse relative : en boîte comme en bouteille, le litre de lait demi-écrémé a vu son prix augmenter de 60 millimes. Quant au lait écrémé non subventionné, il est vendu à 1 dinar 100 millimes et même à 1 dinar 280millimes le litre. Les boîtes de lait concentré à 395 grammes sont proposées à 1890 millimes et à 2 dinars 150 millimes selon les marques.
Pour ce qui est de la semoule en vrac (PS-10), du couscous en sachet, de la farine (-7), de l'huile végétale, du riz blanc, des tomates en conserve et du sucre moulu ou en morceaux, leurs prix n'ont pas changé. Mais les trois épiciers contactés et le directeur de l'une des deux grandes surfaces visitées, ont émis des craintes quant au maintien de ces tarifs. Ils ont par contre refusé de nous expliquer les raisons de cette appréhension. L'un d'eux nous a seulement dit que des échos lui sont parvenus selon lesquels, en haut lieu, les majorations sont déjà décidées concernant le sucre et les pâtes.
Seul le consommateur paie les pots cassés
Du côté des citoyens, on a une vague idée des prix majorés ou qui risquent de l'être : un couple de quinquagénaires croisés entre les rayons d'un grand magasin pense que les augmentations tombent au mauvais moment. « C'est contradictoire avec la saison des soldes autour de laquelle on fait tant de tapage. Nous regrettons qu'il en soit ainsi ; mais que pouvons-nous y faire ? ».
Deux dames rencontrées chez un épicier trouvent, quant à elles, que cette hausse est désastreuse pour les familles modestes. « Si l'on tient à préserver les intérêts des producteurs, il faudrait en même temps penser aux gens pauvres et surtout à leurs enfants. Si le prix du litre de lait continue à augmenter au même rythme, il leur faudra tout simplement renoncer à la consommation de cette denrée de base ! ». Nous avons par ailleurs demandé à un pâtissier de Bab el Jazira ce qu'il pensait de la récente augmentation du prix du lait et celle probable du prix du sucre, il nous a répondu qu'en tant que commerçant, il ne risquait pas d'en pâtir et a ajouté : « C'est toujours le consommateur qui paie les pots cassés ! »
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L'explication d'un grossiste de l'alimentation générale : On carbure au sucre, on importe du béttrave
Un distributeur régional à qui nous avons demandé des explications sur la hausse récente du prix du lait nous a répondu qu'elle est due au mécontentement des éleveurs de vaches laitières qui ne peuvent plus supporter le coût des aliments concentrés fournis à leurs bêtes. « Certains de ces fermier, a-t-il ajouté, ont tout simplement renoncé à cette activité et ont vendu plusieurs têtes de leur bétail à des acheteurs venus d'un pays voisin. La récente augmentation vise en fait à les encourager pour qu'ils reprennent l'élevage bovin et la production de lait. »
Le Temps : Et que diriez-vous du bruit qui court sur l'augmentation imminente du prix du sucre ?
« Il est fort possible, en effet, que l'on enregistre une nouvelle hausse là aussi. C'est qu'après l'augmentation du tarif du mètre cube de l'eau à usage agricole, les cultivateurs de betteraves à sucre ne rentraient plus dans leurs frais ou réalisaient de très maigres bénéfices. Certains abandonnèrent donc cette culture. D'où la fermeture de l'usine de Ben Béchir dans le gouvernorat de Jendouba. La seule sucrerie actuellement en activité est celle de Béja mais elle ne saurait approvisionner à elle seule tout le marché local. L'Etat s'est mis alors à importer de la betterave et, comme le raffinage a lieu en Tunisie, il est normal que le coût de la production augmente et entraîne une majoration du prix auprès du consommateur. »
Est-il possible que d'autres produits alimentaires subissent à leur tour de nouvelles augmentations ?
« Fort possible, et je pense notamment aux pâtes ! »
Pour les tomates en conserve et l'huile de cuisine, il n'y en aura pas?
« Les tomates en conserve, c'est improbable. Par contre, pour l'huile de soja subventionnée et vendue à 900 millimes dans des bouteilles en verre, il y a de fortes chances que le prix du litre en soit majoré et que son emballage soit désormais en plastique. Tout le monde en parle autour de moi. »
Et qu'avez-vous à dire sur la pénurie actuelle de « zgougou » et la flambée subite de son prix sur le marché ?
« On a enregistré une baisse de production cette année. Et puis, le Mouled coïncide cette année avec l'hiver, c'est-à-dire avec la saison où les grains ne sont pas encore mûrs. Donc, si l'on vous dit que la marchandise exposée chez les revendeurs a été cueillie cette année, n'en croyez pas un mot. Certains spéculateurs ont emmagasiné de grosses quantités en prévision de cette hausse à mon avis préméditée ! »
Propos recueillis par B.B.H.
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L'Organisation de Défense du Consommateur (O.D.C.) : Le bétail va s'engraisser chez le voisin
Nous avons contacté, mercredi 3 février, M.Lotfi Khaldi (vice-président de l'ODC, chargé des structures) afin d'avoir son avis sur les dernières augmentations enregistrées dans le prix de certaines denrées alimentaires et sur des majorations probables attendues dans le prix d'autres produits à forte consommation. Voici ce qu'il nous a répondu :
Le lait : une 3ème augmentation en moins d'une année !
« En ce qui concerne l'augmentation du prix du lait, je n'en ai pas eu vent. Ce que je sais en revanche c'est qu'il n'y a pas de pénurie. Le ministère de l'économie assure que les quantités disponibles sont suffisantes. Mais la qualité du lait vendu sur le marché ne répond pas toujours aux préférences du consommateur tunisien lequel a une prédilection pour certaines marques locales qui font malheureusement défaut dans quelques régions du pays. Ce manque relatif est dû essentiellement aux fournisseurs de ces régions qui préfèrent acheter d'autres marques plus rentables pour leur commerce. Toujours est-il que c'est la troisième fois en moins d'une année que le prix du lait est majoré chez nous !
Pénurie de sucre et hausse des prix à l'échelle mondiale
Pour ce qui est de l'augmentation probable dans le prix du sucre, elle ne me surprend pas dans la mesure où l'on nous a prévenus au ministère de l'économie que, vu les tarifs auxquels cette denrée se vend sur le marché mondial, une hausse serait décidée à l'échelle de notre pays. On nous a par ailleurs fait savoir que les quantités mondiales proposées à la consommation ont baissé à cause de l'utilisation de cette matière dans la fabrication de carburant.
Le « zgougou » à 12 DT, les noisettes à 13DT !
« A propos du « zgougou », on nous a appris que les besoins du Tunisien ne dépassent pas les 350 tonnes annuellement et que cette quantité est actuellement disponible. Ce dont nous sommes convaincus, c'est que la consommation locale excède le tonnage avancé par le ministère. La pénurie est donc réelle d'où les prix actuels, trop élevés pour le consommateur moyen. Sachez aussi que le ministère de l'économie a, ces derniers jours, retiré du marché une certaine quantité de « zgougou » pour l'analyser dans ses laboratoires. Il s'est avéré qu'elle contenait une matière toxique dangereuse pour le consommateur. Comment, dans ce cas, approvisionner le marché en quantités suffisantes alors que l'importation de ce produit reste difficile ? On pense quand même à en acheter à l'Algérie voisine. L'autre facteur de pénurie c'est qu'en Tunisie, on consomme le zgougou désormais à longueur d'année et ce, chez soi ou dans les hôtels, les cafés branchés et les pâtisseries. Cela dit, nous avons tout récemment été convoqués au ministère des affaires religieuses pour appuyer le discours que nos autorités tiendront à l'occasion du Mouled, à savoir rappeler à nos concitoyens la portée symbolique de cette fête pendant laquelle il s'agit de célébrer une date mémorable de l'histoire de l'Islam et non de s'empiffrer de toutes sortes de douceurs. Personnellement et s'il faut vraiment que le Tunisien consomme l'assida au Mouled, je recommanderais sa préparation aux noisettes qui coûtent relativement moins cher que le zgougou. (NDLR : nous fîmes remarquer à M.Khaldi que le kilo de noisettes est maintenant proposé à 13 dinars, c'est-à-dire à plus cher que le kilo de zgougou. Notre interlocuteur ajouta alors les propos suivants). Cela ne m'étonne pas de la part de nos commerçants qui ont anticipé la « migration » du citoyen vers les noisettes et ont majoré tous les prix des ingrédients possibles de notre chère assida ! »


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