Au cours des dernières décennies, la pression humaine s'est intensifiée sur les sols et les ressources hydriques C'est un fait. La région du Maghreb est sujette à un stress hydrique. La FAO avait mis en place en 2013 l'initiative régionale sur la pénurie d'eau pour appuyer les pays de la zone Mena (Proche-Orient et Afrique du Nord). Un atelier sous-régional s'est tenu sur ce thème à Tunis. Cet atelier a permis d'introduire les principaux outils de gestion durable des terres et des sols et de partager l'expérience du projet DS-SLM en Tunisie et au Maroc. Cet atelier a permis un échanger d'expérience de chaque pays dans la gestion des terres et des sols, d'identifier, les principaux intervenants ainsi que les difficultés et les opportunités des pays pour la mise en œuvre de la gestion durable des terres et des sols et de dégager les axes d'intervention prioritaires pour une gestion durable des terres et des sols dans les pays de l'Afrique du Nord. La croissance économique et le développement démographique ont augmenté au cours des dernières décennies le besoin de production alimentaire, exacerbant la pression sur les ressources en eau et en terres, ce qui a conduit à la surexploitation des ressources hydriques et à la dégradation des terres. La consommation d'eau est dominée par le secteur agricole avec plus de 80% du prélèvement d'eau total utilisé dans l'irrigation. Près de 52% des terres arables au niveau global sont jugées modérément ou sévèrement affectées par la dégradation et près de 2 milliards d'hectares de terre sont déjà sérieusement dégradés et de manière irréversible pour une bonne part. Par ailleurs, la carte de carbone organique de sol publiée par la FAO en 2017 indique que les premiers 30 cm de sol contiennent environ 680 milliards de tonnes de carbone, soit près du double de la quantité de carbone présent dans l'atmosphère. En comparaison, le volume de carbone contenu dans toute la végétation est de 560 milliards de tonnes. La dégradation du tiers des sols du globe a déjà causé une énorme émission de carbone dans l'atmosphère. La restauration de ces sols peut retirer 63 milliards de tonnes de carbone de l'atmosphère, ce qui réduirait de façon significative les effets du changement climatique. Dans ce contexte, la gestion durable des terres dans la région de l'Afrique du Nord est un défi majeur pour la pérennisation du secteur agricole. La lutte contre la dégradation des terres et la gestion durable des sols sont pratiquées à des degrés différents dans les pays de l'Afrique du Nord. La FAO exécute depuis 2015, le projet «Aide à la décision pour la mise à l'échelle et l'intégration de la gestion durable des terres (DS-SLM)» financé par le FEM dans 15 pays, dont la Tunisie et le Maroc. Ce projet contribue au développement et à la promotion des méthodes et des outils pour l'évaluation, la documentation et la dissémination des pratiques et approches de gestion durable des terres. En 2017, les Directives volontaires pour la gestion durable des sols (Vgssm) ont été élaborées sous l'égide du Partenariat mondial sur les sols (GSP) et ont finalement été approuvées par la 155e session du Conseil de la FAO. Le Vgssm vise à être une référence en fournissant des recommandations techniques et politiques générales sur la gestion durable des sols pour un large éventail de parties prenantes engagées. A travers cet atelier de travail, il est proposé d'initier une feuille de route pour accélérer la mise en application de la gestion durable des ressources en terres dans les pays du Maghreb en accord avec l'agenda 2030 des objectifs de développement durable (ODD).