Que faut-il encore pour convaincre la FTF de l'obligation d'enrôler un entraîneur national de haut niveau ? On se le demande ! Ce fut la Coupe du monde de Moscou qui nous a criardement révélé les quatre vérités sur notre équipe nationale et démontré ses inquiétantes limites. Avant cela, on a été leurré par quelques coups d'éclat peu convaincants et une réussite ô combien trompeuse dans les matches amicaux. C'était au point de nous faire croire qu'une grande sélection était en train de naître lors du bail de Nabil Maâloul. Mais les deux fiascos essuyés face à l'Angleterre (1-2) et à la Belgique (2-5) nous ont réveillés pour nous convaincre de la faiblesse de notre équipe nationale une fois engagée dans la dimension mondiale. Ce fut à la fois amer et bon à savoir afin de nous mettre sur le droit chemin pour tout reformer et lorgner vers l'avenir avec beaucoup plus de sagesse et de rationalisme. Le but recherché étant de corriger ce qu'il y a à corriger dans notre football en général et en ce qui concerne l'équipe nationale plus particulièrement. Mais rien de tout cela n'en fut et rebelote avec les mêmes vieilles pratiques et les vieux réflexes. Dans un premier temps, on a procédé à un divorce à «l'amiable» entre la FTF et le coach national, Nabil Maâloul. Puis une inactivité et une léthargie de quelques mois avant de se lier d'une manière biscornue avec Faouzi Benzarti. Bizarrement et incompréhensiblement limogé après trois victoires de l'équipe nationale et une première place en poule «J» dans le cadre des éliminatoires de la CAN 2019 ! Un entraîneur national patenté s'impose Et au lieu de confier les destinées de notre «onze» national à un entraîneur doté d'une grande expérience, on s'est contenté des services des adjoints de Benzarti, en l'occurrence Maher Kanzari et Mourad Okbi. Le résultat : deux défaites de suite, la première contre l'Egypte (2-3) à Alexandrie pour le compte des éliminatoires de la CAN, et la deuxième essuyée à Radès en amical contre le Maroc (0-1). Qu'est-ce à dire? Eh bien si le match perdu face à l'Egypte ne faisait pas rougir étant donné les quelques signes positifs en attaque, celui du Maroc a, en revanche», mis à nu encore une fois toutes les faiblesses de notre sélection au point que cela nous a donné l'impression qu'au lieu d'avancer, nous avons reculé par rapport aux résultats «positifs» enregistrés avec Maâloul. Le match de mardi vient tirer la sonnette d'alarme en ce qui concerne plusieurs chapitres à traiter avec plus de sérieux, de bonne volonté et sans le moindre autre retard. Il y a d'abord la nécessité d'enrôler un grand entraîneur étranger connaissant parfaitement la réalité du football africain, à l'instar du coach du Maroc Hervé Renard. Pourquoi un étranger? Tout simplement parce qu'en plus du savoir-faire technique, le «relationnel» international d'un entraîneur étranger facilite beaucoup la mission en ce qui concerne les stages et les matches amicaux spécialement. Chose qui fait énormément défaut chez les entraîneurs tunisiens. De plus, il ne faut plus avoir le complexe de l'étranger. Des équipes nationales huppées et de prestigieux clubs européens n'hésitent plus à engager des étrangers pour améliorer leur compétitivité. Ensuite, il y a le problème du gardien de but, car c'en est vraiment un avec le niveau très peu convaincant de nos internationaux actuels en l'absence du professionnel Moez Hassen. Il suffit de revoir les buts encaissés par Farouk Ben Mustapha, Moez Ben Chrifia et tant d'autres gardiens évoluant au sein de nos grands clubs pour être convaincu de cette vérité. Enfin, avec un entraîneur étranger, on est sûr au moins d'une chose. C'est que les joueurs les plus en forme capables de donner le plus à l'équipe nationale seront objectivement choisis sans aucune autre considération. Sinon comment explique-t-on, par exemple, l'éviction de Ferjani Sassi par Faouzi Benzarti ou celle récente de Anice Badri (incontestablement meilleur attaquant de Tunisie) par la paire Kanzari-Okbi.