• Musique, danse, cinéma et sport, autant de volets et d'étapes traversés par la Caravane de l'amitié arabo-coréenne Le Théâtre municipal a vécu mardi un événement extrêmement brillant avec le concert de musique traditionnelle de Corée, suivi d'un spectacle de danse hip-pop et de musique folklorique coréenne très rythmée. Un vrai festival de couleurs, de sons et de lumière qui s'insère dans le cadre de la 3e édition de la Caravane d'amitié arabo-coréenne qui se déroule du 30 octobre au 7 novembre 2010 simultanément en Tunisie et dans six autres pays arabes : le Liban, la Jordanie, l'Arabie Saoudite, le Soudan, l'Algérie et le Maroc. Créée en octobre 2008, cette manifestation d'échange culturel entre la Corée du Sud et le monde arabe vise essentiellement à resserrer les liens d'amitié et de coopération en privilégiant le volet culturel et l'art. Sauvegarder l'héritage musical classique La première partie du programme était consacrée au concert de musique, présenté par un orchestre de musique de chambre féminin, composé de huit instrumentistes somptueusement vêtues du costume traditionnel coréen. Elles ont interprété des morceaux folkloriques très anciens, une sorte de musique dite royale qui a pour ambition de sauvegarder l'héritage musical classique, menacé d'effacement. Cet orchestre appelé Dasrum, s'est vu confier la tâche de défricher l'ancien répertoire musical coréen dans le but de le réadapter et de le remettre au goût du jour. Ce qui a été décisif et déterminant dans la sensibilisation des jeunes, plutôt attirés par la musique occidentale, à la beauté d'une autre, raffinée et savante. Incontestables gardiennes du patrimoine musical coréen, ces muses aussi délicates que des poupées de porcelaine et dans tout l'éclat et le faste de l'apparat, ont aisément réussi à rallumer la flamme couvant dans l'âme du peuple coréen. Grâce à la maîtrise d'une musique ancestrale, elles ont remis en mémoire le souvenir des délicieuses sérénades jouées la nuit. Et, par la seule magie des sonorités si apaisantes et si émouvantes de leurs chants, elles ont réconcilié les Coréens avec les valeurs de la musique classique. Avec subtilité et sans préciosité, elles ont superbement interprété le Pansori, un récit dramatique, susurré à demi-mot. Le public a visiblement apprécié les solos au gayageum et au haegeum, instruments typiques de la musique coréenne; des solos exécutés avec une rare maestria par de gracieuses jeunes fleurs de lotus, ainsi qualifiées par la presse coréenne. La surprise est arrivée à la fin de la première partie avec deux chansons de Hédi Jouini, merveilleusement restituées : Hadhi ghnaya j'dida (Voici un air inédit) et Mektoub (C'est écrit). Le public très nombreux, a applaudi très fort cette prouesse qui a tout d'un exploit. La danse, vecteur de la modernité La deuxième partie était consacrée à un spectacle de danse hip-hop et de B. Boy présenté par le groupe Gamblerz Crew de sept danseurs de grande renommée qui œuvre à promouvoir une danse traditionnelle et moderne en opérant une rencontre avec les instruments du Samulnori. Le résultat est surprenant tant les voltiges dans les airs, les jeux sont si bien exécutés. Par ces manœuvres ingénieuses, Gamblerz Crew a séduit le public et a prouvé qu'il méritait amplement les nombreux prix glanés lors des compétitions internationales, notamment le Grand prix «Battle of the year» (Combat de l'année) de la Coupe du monde de B. Boy de 2004 et 2009. Le concert a été honoré par la présence du ministre de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, du vice-ministre coréen des Affaires étrangères, de l'ambassadeur de la Corée du Sud et du secrétaire général de la Korean Arab Society.