Après un premier classement de la plainte déposée par Slim Riahi à l'encontre du chef du gouvernement et un ensemble de personnalités politiques et sécuritaires par le tribunal militaire, voilà que le comité de défense de Slim Riahi revient à la charge avec un nouveau dossier. En représailles, le syndicat de la sécurité présidentielle a déposé, lundi 17 décembre, une plainte contre le secrétaire général de Nidaa Tounès, qui se trouve à l'étranger, auprès du tribunal militaire. La scène politique ne cesse de s'envenimer. La présumée affaire du coup d'Etat qui a fait l'objet d'un procès intenté par Slim Riahi, secrétaire général de Nida Tounès, à l'encontre du chef du gouvernement Youssef Chahed refait surface, et ce, malgré le classement de l'affaire. Selon un communiqué publié le 10 décembre par le tribunal militaire, la décision du classement a été conclue suite à l'absence répétée du plaignant -parti à l'étranger après avoir déposé la plainte- à deux convocations successives en tant que témoin. Ce dernier a quitté le pays après avoir porté plainte contre le chef du gouvernement. Lundi 17 décembre, le coordinateur général de Nida Tounès Ridha Bel Haj, a affirmé dans une déclaration au journal électronique Business News qu'une nouvelle plainte comprenant de nouvelles preuves sera déposée à l'encontre du chef du gouvernement et un ensemble de personnalités publiques. Contacté par La Presse, Mohamed Ben Smida, avocat et membre du comité de défense de Slim Riahi, a affirmé que le comité est en train de refaire le dossier judiciaire qui comporte désormais de nouveaux éléments de preuves. Il a, également, souligné que Slim Riahi dispose d'un dossier médical l'empêchant de se présenter auprès du tribunal militaire pour témoignage. Selon Walid Jellad, député de la Coalition Nationale -bloc parlementaire de soutien au gouvernement- le secrétaire général « Slim Riahi est totalement discrédité à cause de ces magouilles politiques ». « Il ne cesse de déclarer qu'il dispose de nouvelles révélations et de nouvelles preuves. Eh bien, qu'il se manifeste ici, en Tunisie, au tribunal militaire et qu'il livre les preuves qu'il prétend détenir », lance Walid Jalled, ajoutant : « Le chef du gouvernement dispose en vertu de la Constitution de larges prérogatives. Pourquoi irait-il fomenter un coup d'Etat contre qui et pour quoi faire ? ». Chevauchement des affaires judiciaires Alors que le comité de défense de Slim Riahi et certains des dirigeants de Nidaa Tounès affirment que l'affaire du Club Africain a été instrumentalisée pour faire pression sur le plaignant, d'autres personnalités affirment que Slim Riahi est, a contrario, en cavale depuis que le bureau du Club Africain a porté plainte contre lui pour détournement de 25 millions de dinars des caisses du club. « Ces accusations sont infondées, rétorque maître Mohamed Ben Smida, et nous allons soumettre les comptes du club sportif à une expertise comptable et tenir une conférence de presse à cet effet ». Le député Walid Jalled a, à son tour, nié un quelconque lien entre l'affaire du Club Africain et le procès intenté par Slim Riahi contre le chef du gouvernement. « C'est le Club Africain qui a porté plainte contre Slim Riahi. Le secrétaire général de Nida Tounès est en cavale. Il a nui au Club Africain, mais également à Nida Tounès et à la Tunisie tout entière», conclut Jalled. Il est à rappeler que le syndicat de la sécurité présidentielle a porté plainte contre Slim Riahi auprès du tribunal militaire, lundi 17 décembre. Idem pour Lazhar Akermi, un des accusés dans la présumée affaire de complot contre le chef de l'Etat.