Défricher le terrain des nouvelles tendances en sciences de l'information et de la communication, permettre aux doctorants de bénéficier de l'expertise des professeurs et maîtres de conférence dans l'élaboration de leurs projets de thèses, développer les échanges entre chercheurs arabes, réduire les écarts entre eux et valoriser les projets de recherche, mettant à profit les diverses approches, tels sont les objectifs du premier forum arabe des doctorants en SIC organisé à l'Ipsi. Le premier forum arabe pour les doctorants en sciences de l'information et de la communication (Sic) a eu lieu, hier, à l'amphithéâtre « Carthage la Modernité », où un aréopage d'universitaires et chercheurs sont, depuis, en conclave au Campus de la Manouba, se penchant sur la complexité du champ médiatique et l'enjeu de sa réforme, à l'aune de la nouvelle donne numérique qui a tant ébranlé les outils du savoir classique. La Tunisie a été choisie pour abriter cette première édition, conjointement initiée par l'Ipsi et le réseau arabe pour les Sic. Dans une déclaration à la Presse, la doyenne de l'Ipsi, Mme Hamida El Bour, a souligné la portée d'une telle manifestation, laquelle est censée défricher le terrain des nouvelles tendances en sciences de l'information et de la communication, mais aussi de permettre aux doctorants de bénéficier de l'expertise des professeurs et maîtres de conférence dans l'élaboration de leurs projets de thèses. En voilà un des objectifs tracés. D'autres ne sont pas des moindres : développer les échanges entre chercheurs arabes, réduire les écarts constatés à ce niveau, valoriser les projets de recherche, en mettant à profit les diverses approches. Et l'Ipsi, soit l'unique école publique de formation au journalisme depuis fin des années 60, s'inscrit de plain-pied dans ce réseau arabe actif dans les Sic, en tant que tel, et dont les enseignants en sont aussi membres fondateurs. « Justement, notre objectif est d'étendre cette coopération avec les pays arabes, d'autant que nous avons reçu, de 2013 à 2018, 42 doctorants venant de plus de 10 pays arabes et qui ont passé leur soutenance de thèse. De nos jours, on a reçu cinquante demandes d'étudiants qui souhaitent terminer leurs thèses avec nous.. », a-t- elle indiqué. Soit, plus d'ancrage et d'ouverture sur l'espace arabe. Le secteur à la loupe L'évènement se veut, alors, une opportunité de rencontre, de réflexion et d'échange d'idées et de propositions censées servir comme un plan d'action arabe commun visant à définir les problématiques majeures liées au secteur de l'information et de la communication. Un secteur qui s'ouvre, aujourd'hui, à tout mode de pensée cognitif et culturel ayant trait à l'actualité contemporaine. Au point que la recherche scientifique se révèle un vrai catalyseur, pouvant lui donner un coup d'accélérateur. Comment penser, aujourd'hui, les sciences de l'information et de la communication ? M. Abdelkrim Hizaoui, universitaire à l'Ipsi, évoque des pistes de réflexion. Selon lui, l'approche académique montre que le secteur est en train de vivre un changement de paradigmes dû essentiellement à des facteurs liés à la donne numérique, la mondialisation économique, la transition démocratique génératrice de la liberté d'expression. Cela fait que l'on doit tenir compte de cette question des Sic. Cela étant, dit-il, nos politiques devraient suivre ce rythme d'évolution médiatique. «Il nous appartient, en tant que chercheurs, d'apporter nos contributions pour leur donner des pistes d'orientation sur la question de la gouvernance publique des médias », lance-t-il encore. Car, poursuit-il, on ne sait plus, aujourd'hui, comment gérer ce secteur, bien que la nouvelle Constitution garantisse le droit du citoyen à l'information. Comment doit-on assurer ce droit ? On ne voit rien, jusque-là, du côté de l'Etat, réplique-t-il. Et pour cause, le rôle du chercheur est tel qu'il lui revient de montrer la voie, afin que les chantiers de la réforme médiatique puissent aller bon train. Ce premier forum prendra fin demain, avec pour axes d'intervention la présentation de projets de recherche des doctorants en communication politique et droit de la presse, les relations publiques, l'analyse du discours des médias, la jeunesse et l'éducation aux médias, le journalisme et les nouveaux médias, et bien d'autres projets rédigés en français et en anglais. Une seconde conférence sera organisée sur la recherche scientifique en Sic dans le monde arabe : réalités et perspectives.