La nouvelle a fait tache d'huile durant quelques heures. Le prix des voitures populaires baisserait de 5 mille dinars, selon le ministère du Commerce, avec l'entrée en vigueur des nouvelles dispositions de la loi de finances 2019 stipulant la baisse de la taxe à la consommation et de la TVA. Mais la Chambre des concessionnaires et constructeurs automobiles a démenti l'information, estimant que la baisse serait bien moindre. Le chef du gouvernement Youssef Chahed l'avait annoncé en septembre 2018 lors de la présentation du projet de loi de finances 2019. Une annonce qui a réjoui certains, mais d'autres y ont vu une mesure insuffisante avec la baisse du pouvoir d'achat des Tunisiens et les difficultés économiques dont souffre le pays. La mesure a été adoptée, mais la Chambre syndicale des concessionnaires et constructeurs automobiles voit que son impact ne sera pas à la hauteur des attentes. Pour Mehdi Mahjoub, membre de la chambre, la suppression des taxes à la consommation et de la TVA a évité une augmentation du prix des voitures populaires. Mais la dépréciation du dinar ne permet pas d'opérer une réelle baisse du prix final. « Si la suppression des taxes n'avait pas été promulguée, les prix des voitures populaires auraient augmenté davantage de 3 mille dinars. Une voiture à 25 mille dinars aurait été vendue à 28 mille dinars», explique-t-il. Impact faible selon les professionnels Il a indiqué que le dernier contingent de voitures populaires a été reçu en août 2018. Mais du mois d'août au mois de janvier 2018, la valeur du dinar tunisien s'est dépréciée davantage, atteignant actuellement 3,402 par rapport à l'euro et 3,0081 par rapport au dollar américain. Un glissement qui jette une ombre sur le prix des voitures populaires, bien que l'abattement ait été une bonne mesure pour éviter l'augmentation, d'après M. Mahjoub. D'ailleurs, il a souligné que le quota d'importations des voitures populaires est fixé à 5.000 par an. En 2018, près de 3.000 voitures seulement ont été importées par les concessionnaires automobiles. Pour tout le secteur, on a importé 45 mille voitures en 2018, l'année où a été également promulguée la baisse de 20% du quota dans l'objectif de réduire le déficit de la balance commerciale. Une mesure qui a eu un impact sur le chiffre d'affaires des concessionnaires automobiles, selon M. Mahjoub. Pour les véhicules quatre chevaux particuliers, le quota a été fixé à 5 mille. Pour l'année 2019, le quota n'a pas encore été fixé. Le ministère persiste Notre tentative de contacter Fethi Bedour, directeur du commerce extérieur au ministère du Commerce, a échoué à maintes reprises. M. Bedour avait déclaré aux médias que l'annonce d'une baisse de 5 mille dinars des voitures populaires a été calculée selon le taux de change du dinar pour le mois de décembre 2018 et début janvier 2019. Cette baisse dépendra de la voiture. Ce qui ramènerait, par exemple, le prix d'une voiture populaire de 22 mille dinars à moins de 20 mille dinars et d'une voiture à 30 mille dinars à moins de 27 mille dinars. M. Bedour a affirmé que la marge bénéficiaire pour les concessionnaires automobiles est fixée à 1.000 dinars par voiture. En outre, il a souligné que le ministère travaille sur l'élargissement de la liste des bénéficiaires des voitures populaires. L'objectif est d'intégrer les personnes dont l'impôt sur le revenu ne dépasse pas 10 mille dinars, au lieu de 5 mille dinars actuellement, d'après ses propos rapportés par l'agence TAP. Il a ajouté que le projet de loi sera discuté prochainement à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP).