Si on cumule la dévaluation du dinar et la pression fiscale, on remarque que les prix des voitures en 2018 vont augmenter de 32 à 50% par rapport au début de l'année 2017, selon la Chambre des concessionnaires automobiles relevant de l'Utica. Que de nouvelles taxes dans la loi de finances 2018 qui pourraient impacter négativement le secteur de l'automobile en Tunisie. Augmentations des droits de consommation sur les voitures de tourisme jusqu'à 26%, des droits de douane sur les voitures importées, de la TVA et enfin des taxes sur les véhicules importés dans le cadre du régime FCR. Les répercussions sur le marché des voitures ne sont plus à démontrer, nous confirme Moneim Boussarsar, vice-président de la Chambre des concessionnaires automobiles relevant de l'Utica. La voiture populaire n'a plus droit de cité Avec l'entrée en vigueur de la loi de finances 2018, la voiture dite populaire ne méritera plus son nom. Ce type de voiture n'est plus accessible au citoyen moyen en raison de la dévaluation du dinar et l'augmentation de la TVA de 1%. En effet, la condition actuelle pour obtenir l'autorisation d'éligibilité est d'avoir un plafond de retenue d'impôt inférieur ou égal à 5.000 dinars, chose qui n'est plus d'actualité du fait que les citoyens qui répondent à cette condition ne peuvent se permettre l'acquisition d'une voiture en raison de leurs revenus très limités, fait remarquer Moneim Boussarsar. Il rappelle que la Chambre des concessionnaires automobiles a demandé au ministère du Commerce de modifier cette condition et de porter le plafond d'impôt à 10.000 dinars afin de faire augmenter la population éligible, mais c'était en vain. L'augmentation des droits de consommation et de la TVA va influer sur le prix des voitures et la pression fiscale varie entre 6,8% à 24,5% selon la cylindrée. Ceci favorisera inéluctablement l'augmentation du marché parallèle par rapport au marché organisé des concessionnaires. Outre la pression fiscale, il y a aussi la dévaluation du dinar qui a affecté les prix des voitures. En effet, si on cumule la dévaluation et la pression fiscale, on remarque que les prix des voitures en 2018 vont augmenter de 32 à 50% par rapport au début de l'année 2017. La révision des droits de consommation en 2018 donne un avantage supplémentaire aux importateurs opérant au niveau du marché parallèle. Un quota dérisoire pour l'importation La restriction à l'importation est une autre mesure qui pourrait inhiber tout le secteur. Le représentant de la Chambre des concessionnaires automobiles explique que le ministère du Commerce leur a demandé de baisser les volumes d'importation de 20% pour l'année 2018 sans aucune initiative, visant à limiter le marché parallèle. On est 35 concessionnaires dans le pays, et on n'a plus droit qu'à l'importation de 43.200 voitures par an, ce qui représente un chiffre qui frise la dérision pour l'ensemble des concessionnaires. Evoquant l'augmentation des taxes sur les véhicules importés dans le cadre du régime FCR, Moneim Boussarsar explique que la Chambre des concessionnaires automobiles n'est pas contre l'avantage FCR puisqu'il relève du droit de tout citoyen tunisien ayant travaillé dur à l'étranger. Il rappelle, toutefois, que cette mesure profite au marché parallèle qui sape l'économie du pays. Les concessionnaires automobiles ne sont pas des rentiers et nombre d'entre eux pensent sérieusement mettre la clé sous la porte en raison de ces mesures imposées par la loi de finances 2018, conclut-il.