L'attente sera longue pour découvrir les décisions qui seront prises par la Commission administrative qui se réunira demain, samedi, à moins que les décideurs politiques tendent la perche pour une réconciliation qui sera le happy end pour un dialogue qui n'a que trop duré… Dans une région dans laquelle s'est déclenchée la première étincelle de la révolution (Redeyef en février 2008 ), l'adhésion à l'appel de la centrale syndicale a témoigné encore une fois de cette fidélité inébranlable aux principes de Farhat Hached. A l'instar des autres villes, la réussite de cette manifestation fut presque totale et le succès de la grève a fait tabac, c'est ce que nous a confirmé Mohamed Sghaïer Miraoui, SG de l'Union régionale de travailleurs à Gafsa: «J'ose avancer que le taux de 100% fut atteint et cette adhésion massive à l'appel de la centrale syndicale témoigne de ce feeling entre la masse ouvrière et l'Ugtt. Je tiens à signaler que les réquisitions qui ont été lancées par certains témoignent d'une pratique révolue et qu'elles n'ont pas trouvé écho». Tôt dans la matinée, la place du martyr Mohamed Mufti, face au siège de l'URTT s'est avérée exiguë pour contenir une foule impressionnante de fonctionnaires de tous bords venue de toutes les délégations. Le speech prononcé par le premier syndicaliste dans la région devant un parterre qui ne peut cacher sa fierté d'adhésion à cette force ouvrière a constitué le clou de la journée. S'ensuit une imposante marche qui a fait le tour des artères principales de la ville en laissant entendre sa voix sur fond de slogans évoquant les souffrances des citoyens qui s'amplifient graduellement. Et c'est devant le siège du gouvernorat que les participants ont marqué le pas pour mesurer la colère qui ronge les fonctionnaires auxquels s'étaient mêlés les chômeurs parmi les diplômés du supérieur. Des cafés bondés par ceux qui ont préféré profiter des rayons de soleil par un jour printanier, des taxis drivers débordés par les usagers à cause de l'inertie de tous les bus et une production de phosphates bloquée tout comme le GCTunisien à Mdhilla, la grève a retenti dans tous les secteurs ; alors qu'au niveau de l'hôpital régional de Gafsa le minimum strict des prestations sanitaires a été assuré et les patients hospitalisés n'ont manqué de rien grâce à la mobilisation conjointe du syndicat régional des médecins de la santé publique et son alter ego des cadres paramédicaux. La première grève dans l'histoire de la centrale syndicale a permis de mesurer les désagréments et les difficultés dans lesquels baigne une société fortement fonctionnarisée. L'attente sera longue pour découvrir les décisions qui seront prises par la Commission administrative qui se réunira demain, samedi, à moins que les décideurs politiques tendent la perche pour une réconciliation qui sera le happy end pour un dialogue qui n'a que trop duré …..