Le premier forum des technopôles tunisiens se tiendra aujourd'hui, jeudi 24 janvier, à Tunis sur le thème « Investir dans l'innovation collaborative ». Cet événement présentera le rôle des technopôles dans la consécration de l'innovation et l'accompagnement des entreprises novatrices L'innovation est devenue un élément clé de croissance dans le monde industriel, exigeant une collaboration avec le monde de la recherche mais aussi avec les nouveaux acteurs de la 4e révolution qui sont les startup. Une évolution qui exige une adaptation de l'écosystème actuel aux nouveaux changements au niveau de l'esprit et de l'approche de l'innovation puisqu'il ne suffit pas d'innover mais aussi de réaliser une valeur ajoutée réelle qui profite aux acteurs économiques et à l'économie en général. Les technopôles jouent, ainsi, un grand rôle dans le rapprochement des deux maillons de la chaine de l'innovation, l'industrie et l'université. Le forum est le premier du genre, selon Neila Nouira Gongi, présidente de l'Association tunisienne des technopoles et PDG du Pôle de compétitivité Monastir-El Fajja, organisé par l'association en collaboration avec le ministère de l'Industrie et des PME et le Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. « Investir dans l'innovation collaborative » est le thème de ce forum. Mme Gongi a affirmé que la clusterisation est un concept qui se développe grâce aux technopôles, consistant à développer des réseaux de partenaires et acteurs économiques dans le but de collaborer dans des projets innovants, de créer des entreprises innovantes ou développer des produits innovants. Actuellement, on compte 11 clusters portés par les technopôles et qui sont animés par les sociétés de gestion, à l'exemple des clusters textile technique, énergie, mécatronique, etc. Ils englobent des entreprises, des startup, des unités de recherche. « Aujourd'hui, on commence à avoir des résultats. Il y a plus de 80 projets collaboratifs qui se développent. On est près de 800 partenaires à l'échelle nationale et internationale. Nous avons développé des plateformes de veille et des projets collaboratifs. Ce forum est l'occasion de montrer ces résultats », a précisé Mme Gongi. Développer l'écosystème Les technopôles agissent en interface en tant que fédérateur et intégrateur de l'écosystème de l'innovation au niveau régional et local. L'expérience tunisienne est assez particulière puisque les technopôles se développent dans le cadre d'un partenariat public-privé et que les sociétés de gestion sont des sociétés anonymes dont le capital est détenu par des banques publiques et privées. Un modèle qui a ses avantages mais présente aussi certaines difficultés. La présidente de l'Association tunisienne des technopôles a indiqué que la prise en charge de l'Etat des travaux extra muros et l'aménagement des terrains peuvent accuser certains retards dans la mise en œuvre de certains réseaux, tels que les raccordements en eau et en électricité et les stations d'épuration. Les sociétés de gestion des technopôles se chargent de l'aménagement des terrains et de la construction. L'association a également formulé quelques demandes, à savoir l'éligibilité aux différents mécanismes existants comme les projets de valorisation. De même, elle suit de près un programme de clusterisation qui est en phase de parution, visant à dynamiser le développement des clusters. Le souhait de l'association est que les entreprises innovantes puissent bénéficier des avantages accordés aux projets innovants d'une manière plus facile. « Le train est en marche, nous considérons que nous pourrons être un levier pour l'Etat dans la réalisation de certains objectifs en matière de création d'emplois innovants, de création de startup et d'aménagement des terrains. Nous avons aménagé plus de 650 hectares et nous avons en perspective plus de 600 hectares dans les deux prochaines années », a signalé Mme Gongi, affirmant que l'expérience des technopôles en Tunisie se consolide davantage, étant donné que la moyenne d'âge est entre 6 et 12 ans pour une moyenne mondiale entre 6 et 20 ans. Accompagnement De même l'accompagnement dans la création d'entreprises est un rôle que défend la présidente de l'Association tunisienne des technopôles, indiquant que l'accompagnement des porteurs de projets, de l'incubation à la création et même la post-création, est un des rôles importants, surtout avec un taux de mortalité très important des jeunes entreprises. En ce qui concerne l'amorçage, elle a souligné que les technopôles travaillent avec le ministère de l'Industrie, la Caisse des dépôts et des consignations (CDC) et d'autres partenaires pour trouver les mécanismes nécessaires à l'activation de cette procédure. En ce qui concerne l'investissement, Mme Gongi a affirmé que les technopôles accompagnent les investisseurs pour faciliter leur implantation. « Nous sommes le maillon intégrateur », a-t-elle lancé, ajoutant qu'une reprise a été constatée avec un regain d'intérêt des investisseurs internationaux dans plusieurs secteurs, à l'instar de l'agroalimentaire, des composants automobiles, de l'aéronautique, du textile, des énergies renouvelables et de la biotechnologie. Mais il faudrait, selon elle, se préparer au mieux par des procédures simples et claires parce que l'investisseur s'attend à ce que tout soit fait dans les meilleurs délais. « Il y a un grand travail du côté tunisien pour être en mesure de faciliter cette implantation », a-t-elle soutenu.