Les acteurs du jeu ont joué sans calculs et ont gratifié l'assistance d'un match référence. A rééditer. Il y a belle lurette qu'on n'avait pas assisté à un match aussi intense et indécis que celui de mercredi dernier qui a opposé le CAB à l'EST. Ce regain de forme des deux équipes a coïncidé avec le retour des Cabistes au stade 15-Octobre drapé, à l'occasion, des couleurs du club «jaune et noir». La partie débuta tambour battant des deux côtés. On sentait, dès le départ, que les joueurs étaient animés du désir de bien faire dans un cadre idéal pour jouer au football. Tantôt Mâouani et Darragi tentaient leur chance chez les locaux, tantôt El Houni et Mézyani le faisaient pour les visiteurs mais, à chaque fois, Thamri et Jéridi ne se laissaient pas tromper. Le rythme fut assez élevé ! Seulement, au fil du temps, ce sont les Espérantistes qui prennent le jeu à leur compte pour dominer leurs adversaires et porter le danger devant les bois gardés par Thamri grâce au véloce El Houni et le remuant Khénissi, soutenus par le non moins insaisissable Mézyani. Le CAB était, pendant cette période de grâce de l'EST, privé de ballon et ne donnait pas l'impression de trouver la solution pour sortir du guêpier. Suite à un coup de pied apparemment anodin de Bguir, El Houni s'empare du cuir au nez et à la barbe de Bousnina et sert Khénissi à l'affût qui ouvre le score pour les siens dès la 7'. Cette domination totale ne s'est pas arrêtée là, puisque le même Khénissi, alors qu'il filait seul sur une faute de positionnement de la défense locale, négocie mal un ballon de 2 à 0. Les camarades de Dhaouadi étaient alors au summum de leur domination mais n'ont pas exploité à bon escient les occasions qu'ils se sont créées Milieu mis à mal et coaching payant Le CAB était pratiquement absent durant toute la première mi-temps ! Il subissait la loi de son adversaire sans pouvoir réagir efficacement . Et quand il y a réaction, elle fut timide. La différence est nette entre une équipe qui possède un temps de jeu important dans les jambes (EST) et une autre qui s'est contentée de petits tests amicaux pendant un mois et dix jours exactement. Cela se ressent obligatoirement dans le rendement global des protégés de Montacer Louhichi. L'hégémonie du club de Bab Souika est largement facilitée par la défaillance nordiste au niveau de l'entrejeu. Non que Coulibaly et Châalali soient meilleurs que Saidani et Darragi mais parce que l'équipe locale a été chambardée par le départ de Zied Ounalli et surtout par l'absence de Cissé, gardé sur le banc des remplaçants. Les automatismes en ont ainsi pâti. Après la première égalisation et les changements opérés par le staff technique consistant à incorporer d'abord Cissé à la place de Darragi, d'habitude dans une position plus avancée, puis Saidi et Youssofa, la physionomie du match a totalement changé. C'est dire à quel point la bataille dans ce compartiment de jeu est essentielle. Le CAB a retrouvé son équilibre et est redevenu plus mordant devant. Les milieux défensifs Saidani et Cissé se sont comportés avec plus de rigueur contenant les velléités offensives de l'EST. L'entrée de Blaïli et Badri, en face, a certes animé les débats mais a buté sur une défense qui refuse de plier de nouveau. Il a fallu une erreur de jugement de l'arbitre qui accorde un corner imaginaire aux «Sang et Or» alors qu'il y avait sortie de but pour déconcentrer l'arrière-garde cabiste, Blaïli en profita pour déposer le ballon sur la tête de Khénissi qui ne se fait pas prier pour marquer. Toutefois la force de caractère du CAB lui a permis d'égaliser, une nouvelle fois, sur une belle action partie de la défense, un dribble exceptionnel de Yeken devant Rabii et une ouverture lumineuse vers Cissé qui remet les pendules à l'heure (88'). Le spectacle offert par les deux équipes est un pur régal. Ce fut une rencontre où il y avait du beau jeu, du suspense, de l'indécision, de beaux buts... Bref une véritable fête du football. Merci aux joueurs !