Pour notre spécialiste, l'encadrement technique est le fondamental qui a fait terriblement défaut à notre sept national dans sa préparation, mais aussi dans la gestion de l'effectif par Toni Gerona dans l'épreuve mondiale. «Je suis de l'avis de bon nombre d'observateurs, pour qui le jeu de l'équipe nationale était lisible par tous ses adversaires. Je vais même plus loin en disant que pour la plupart de nos adversaires, les matches contre la sélection nationale leur ont servi de séances d'entraînement. C'est que le sept national n'a jamais su imposer son style, ni son rythme de jeu à aucun de ses principaux concurrents, exception faite des trois matches qu'il a gagnés contre trois sélections que je considère de seconde zone, à savoir l'Arabie saoudite, le Chili et l'Autriche. Contre ses principaux rivaux, le jeu de notre équipe nationale était facile à décrypter. La preuve en est que chaque fois que nous nous sommes fait dépasser par trois à quatre points d'écart, nous n'avons jamais réussi à rattraper notre retard et nous avons perdu. Sincèrement, nous avons très mal préparé cette 26e édition du Championnat du monde. Nous sommes partis au Danemark avec un objectif vague : nous qualifier au second tour. L'objectif a été atteint non pas parce que notre team national est fort, mais grâce à la nouvelle formule du Mondial. Au fait, la chance nous a couru derrière, car non seulement nous avons terminé 12es au classement mondial, mais nous nous sommes également qualifiés aux prochains Jeux olympiques, Tokyo 2020, grâce à notre qualification au second tour du Mondial du Danemark. Nous n'avons pas à attendre le Championnat d'Afrique qui aura lieu à Tunis en janvier 2020 et qui est qualificatif pour les JO de 2020. Toutefois, nous devons nous préparer dès maintenant au prochain Championnat d'Afrique pour deux raisons essentielles : il aura lieu sur nos terres et constituera pour notre team national un test grandeur nature en prévision de la joute olympique. Pour ce faire, il faut commencer par évaluer notre participation au Mondial du Danemark. Cette évaluation doit se faire par les spécialistes du handball et non pas par n'importe qui. A mon humble avis, l'encadrement qui constitue la clef de réussite de toute préparation en prévision d'un tournoi international de grande envergure, tel que le Championnat du monde, est le fondamental qui a fait terriblement défaut à notre sept national. Et là, je pointe du doigt le sélectionneur national, Toni Gerona, dont les choix laissent à désirer. D'abord, le casting des joueurs, ensuite la gestion de l'effectif durant les matches. Par ailleurs, je ne comprends toujours pas pourquoi il lui arrivait de changer la base arrière par une autre lors de certaines rencontres chaque fois que l'équipe carburait bien ?!! Le handball tunisien a besoin d'une sérieuse restructuration, à commencer par le championnat national dont le niveau compétitif est très bas. Ils sont 16 équipes à évoluer en Nationale A alors qu'ils devaient être 12, voire 10. Du temps où j'étais DTN, j'ai fait baisser le nombre de clubs évoluant en Nationale A afin d'améliorer le niveau du championnat ».