Le projet « Tfanen » vise principalement le soutien de la liberté d'expression et de création chez les jeunes générations. Les événements culturels et artistiques ne sont pas réservés exclusivement à la saison estivale. C'est ainsi qu'un atelier d'apprentissage et de partage dans le domaine culturel a été organisé par Tfanen Tunisie Créative au courant de la semaine dernière dans un hôtel de la place. Cet atelier en est à sa deuxième édition après la première qui s'est déroulée le mois d'octobre dernier. Tfanen — Tunisie Créative est un projet d'appui au renforcement du secteur culturel démarré en juin 2016 et financé par l'Union européenne dans le cadre du programme d'appui au secteur de la Culture en Tunisie (Pact) du ministère des Affaires culturelles. Le projet est une collaboration du réseau Eunic (Instituts culturels nationaux de l'Union européenne), mis en œuvre par le British Council, avec un budget de 2.4 millions d'euros réservés au financement d'activités et de projets sur la période de février 2017 à mai 2019. Le projet « Tfanen » vise principalement la promotion de la diversité culturelle tunisienne et l'accès à la culture, à l'échelle locale, nationale et internationale ainsi qu'au soutien de la liberté d'expression et de création, notamment des jeunes générations et l'encouragement de la professionnalisation des métiers de la culture. Ce projet s'intéresse à tous les secteurs de la culture comme les arts dramatiques, le livre et l'édition, les arts plastiques, les arts scéniques, la danse, le théâtre, la musique, le patrimoine matériel et immatériel, les nouvelles formes d'expression artistiques (notamment liées au développement du numérique et ses supports), le cinéma et l'audiovisuel et même le tourisme culturel. Lab 2 à Bizerte C'est le deuxième laboratoire de création et de partage organisé à Bizerte après la première expérience durant le mois d'octobre dernier. Environ 45 participants qui représentent les différentes composantes de la vie culturelle ont été présents au cours de ces journées, à savoir la société civile, le secteur public, les entreprises privées, les artistes, les chercheurs, les journalistes… L'atelier a été meublé par différentes activités de groupe dans le but de créer des projets culturels qui rentrent en compétition. Des « speech » ont été présentés par des formateurs spécialisés pour initier les participants à faire une étude de projet culturel. Les projets ont été en nombre de quatre portants sur différents volets culturels, comme la lecture, la musique, la valorisation du patrimoine et le cinéma qui a remporté le premier prix du jury de trois mille dinars. Success Story Tout au long de cet atelier, il y a eu également plusieurs présentations de «success story», à l'instar de Adnene Hellali qui a présenté son projet lancé dans le gouvernorat de Kasserine où il a fondé depuis huit ans, le festival «Fête des Bergers» qui représente un événement unique dans son genre né dans une région frontalière dite «chaude» après la révolution tunisienne. «C'est nous qui luttons vraiment contre le terrorisme et non pas ceux qui affichent de tels slogans juste pour recevoir des fonds alors qu'ils présentent leurs spectacles loin des régions menacées…», explique Adnene Hellali avec beaucoup d'émotion. Adnene H. a lancé un appel pour la paix et l'amour de la vie comme il le faisait dans son festival à travers la poésie, les pièces de théâtre et la projection des films. Un autre projet en cours de réalisation en rapport avec la spéléologie et la culture a été sujet de débat. Ce projet vise essentiellement à mettre en valeur les régions de Ghzela, Joumine et oued Zitoun, des régions défavorisées du côté de Bizerte mais qui ont une belle nature et qui sont une destination privilégiée de plusieurs jeunes amateurs de randonnées pédestres ces dernières années. Sejnane n'a pas manqué aussi à cette rencontre. Un film documentaire sur la poterie des femmes de Sejnane inscrite sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'Unesco a été présenté. Cet atelier était une occasion pour les différents acteurs de la vie culturelle d'échanger des idées et de diagnostiquer les maux dont souffre la culture en Tunisie. Des attestations ont été délivrées aux participants à la fin de ce « Lab ». Les projets présentés bénéficieront d'un soutien et d'un accompagnement.