Un chiffre saisissant de 200 kilos de pertes annuelles en aliments par personne dans la région Mena a été avancé par la FAO, organisme onusien. En Tunisie, le lait et les céréales ne sont pas exemptés du bilan alarmant. Une session de formation organisée par la FAO au profit des professionnels de la filière laitière a eu lieu récemment dans le technopôle agroalimentaire de Bizerte. Objectif : réduire les pertes en lait dans les centrales laitières. Celui-ci aura concerné plus d'une trentaine de techniciens et ingénieurs des centres de collecte et des centrales laitières. Ils ont été formés sur les bonnes pratiques de réduction des pertes de lait. Cette action s'inscrit dans le cadre du projet mis en place par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). La mise en œuvre de ce programme de formation a été rendue possible grâce au concours du Groupement interprofessionnel des viandes rouges et du lait (Givlait). L'Agence italienne de coopération internationale s'est occupée du volet financier du programme. Objectifs du programme La participation d'autres partenaires du programme a été effective. Il s'agit des représentants de l'Office de l'élevage et des pâturages, des Commissariats régionaux au développement agricole (Crda), des centrales laitières et des centres de collecte visés par le projet de la FAO, notamment ceux de Bizerte et Mahdia. On apprend également que cette journée de formation a eu pour objectif initial de renforcer les capacités des participants en matière de maîtrise technique et de gestion de leur activité. A travers cela, il sera possible de concrétiser la réduction des pertes au niveau des centres de collecte et des centrales laitières. En marge de ce programme de formation, les participants on été informés sur les bonnes pratiques dans l'optique de réduire les pertes de lait dans les centres de collecte et des unités de transformation. Apports de la FAO M. Kamel Rjaibi, directeur général du Givlait, a remercié la FAO pour sa contribution dans la mise en œuvre du nouvel accord avec son organisme dans le cadre de la réduction des pertes et du gaspillage au niveau de la filière laitière. Il a souligné l'importance de cette activité qui vise à former des formateurs capables de transmettre leurs connaissances à des centaines de techniciens et ingénieurs. Cela contribue effectivement à la préservation de ce produit alimentaire stratégique. Il a rappelé le travail sérieux accompli par les experts pour l'estimation de façon inédite, des pertes de lait aux différents maillons de la filière laitière. A ce sujet, Mme Raoudha Khaldi, experte nationale du projet, a affirmé : « Les pertes et le gaspillage représentent un manque à gagner important pour les différents acteurs à tous les niveaux. Ils varient entre 7 et 10% dans les gouvernorats de Bizerte et Mahdia, ce qui nécessite des interventions spécifiques et adaptées pour la prévention et la réduction de ces pertes ». La FAO a entamé en 2016 la mise en œuvre d'un projet de réduction des pertes et gaspillages alimentaires en Tunisie et en Egypte. Le projet a été lancé pour traiter la question du volume alarmant des pertes et gaspillage alimentaires dans le Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Les pertes à ce niveau sont estimées à 200 kg par personne et par an. Des études approfondies sur le gaspillage des tomates et des raisins en Egypte et des céréales et du lait en Tunisie ont été réalisées. Elles visent à estimer le gaspillage et les pertes, et à identifier les denrées les plus touchées par ce phénomène, à en identifier les causes en vue de mettre en œuvre des campagnes et des actions d'information et de sensibilisation afin de lutter contre ce problème. Cette formation compte parmi les actions prioritaires retenues dans ce cadre.