«Au moins 73 institutions universitaires sont concernées par cette grève et environ 120 mille étudiants n'ont pu passer les examens, et ce, au moment où le gouvernement ne semble pas s'inquiéter pour autant de la fuite des cerveaux », déclare le coordinateur de la partie syndicale qui souligne que certaines parties sont en train de pousser les universitaires tunisiens à l'exil et d'encourager l'implantation de nouvelles universités étrangères Ne lâchant pas prise, le mouvement syndical indépendant (Ijaba) semble bien décidé à croiser le fer avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ce qui pourrait compromettre l'année universitaire dans certaines universités. Un rassemblement de protestation est programmé pour demain, 20 février, à la place de La Kasbah pour exprimer le ras-le-bol des enseignants-chercheurs, nous déclare le coordinateur de Ijaba, Ziad Ben Amor. «Après avoir mis en application la décision de la grève administrative depuis le 2 janvier 2019 en signe de protestation contre le refus du ministère de tutelle de conclure les accords de juin 2018, Ijaba n'abdiquera pas et les enseignants-chercheurs ont le sentiment d'être lésés et ignorés », nous explique-t-il. «Une lettre a été adressée par Ijaba au chef du gouvernement, sollicitant sa rencontre le jour de la manifestation et lui expliquant la grave situation par laquelle passe l'université publique en raison de la politique de fuite en avant suivie par le ministère de tutelle», ajoute encore Ziad Ben Amor. «Au moins 73 institutions universitaires sont aujourd'hui concernées par cette grève et environ 120 mille étudiants n'ont pu passer les examens et ce au moment où le gouvernement ne semble pas s'inquiéter pour autant par la fuite des cerveaux», déclare le coordinateur de la partie syndicale qui souligne que certaines parties sont en train de pousser les universitaires tunisiens à l'exil et d'encourager l'implantation de nouvelles universités étrangères. Le coordinateur général de Ijaba a pointé du doigt la politique adoptée et qui vise, selon ses dires, «un libéralisme sauvage de l'université tunisienne». Il a exprimé son étonnement devant le silence des autorités de tutelle à l'égard de la crise actuelle et le malaise qui prévaut au sein des enseignants-chercheurs. Ce mouvement de protestation survient, rappelons-le, suite à la non-application de certains accords conclus avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et qui sont relatifs au nouveau statut des enseignants-chercheurs, le respect de la grille salariale, la mise en place de sérieuses réformes et l'ouverture de postes pour les titulaires du diplôme de doctorat.