L'année universitaire risque d'être compromise, selon le coordinateur général du syndicat indépendant, Ijaba, qui assure que ce débrayage sera massivement suivi, déclarant que « le ministère de tutelle cherche à anéantir l'université publique et pousse les universitaires à la soumission, ce qui a acculé la majorité des enseignants- chercheurs à émigrer en quête de travail». A noter que cette grève ne concerne pas la Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique relevant de l'Union générale tunisienne du travail. Ce qui fait que les examens auront quand même lieu dans certaines universités Le mouvement syndical indépendant (Ijaba) vient d'entamer une grève administrative depuis hier mercredi 2 janvier 2019, en signe de protestation contre le refus du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique de concrétiser les accords conclus en juin 2018. Pour être plus clair, les étudiants, dans certaines universités, ne seront pas en mesure de passer les examens. Ijaba ne remettra pas les sujets des examens de la session principale du premier semestre. Dans sa déclaration au journal «La Presse», le coordinateur général d'Ijaba, Ziad Ben Amor, a indiqué que ce mouvement de grève a été déjà largement suivi aux facultés des Sciences à Monastir et Sfax, ainsi qu'à l'Instat à Kasserine et Gabès qui ont commencé, depuis mardi, les examens du premier semestre. Ce mouvement de grève sera aussi suivi aujourd'hui, jeudi 3 janvier dans la majorité des universités, a-t-il ajouté. « Les universitaires, lésés sur tous les plans, entament pour la deuxième année consécutive une grève administrative visant à faire respecter l'échelle salariale dans la fonction publique », lit-on dans un communiqué publié par Ijaba hier. Tous les indicateurs sont alarmants, dont le peu d'empressement que met le ministère à la mise en application des différents aspects et aux échéances de l'accord du 7 juin 2018 et son refus de discuter les répercussions financières, la création d'obstacles par le ministère de tutelle pour achever et imposer un nouveau statut « ne respectant pas les standards internationaux et consacrant le clientélisme et le népotisme et multipliant les barrières à l'évolution de la carrière des enseignants universitaires chercheurs ». L'impasse devant 5.000 titulaires d'un doctorat Parmi les autres indicateurs, la baisse du budget du ministère à 04.03% du budget de l'Etat, la fermeture des concours de recrutement devant 5.000 docteurs au chômage, la parution de la circulaire 60 et du décret 929 visant à unifier par la force les licences et à mettre la clé sous la porte par plusieurs institutions universitaires et enfin le rapport de la Cour des comptes accablant la politique biaisée du ministre de l'Enseignement supérieur et qui met l'accent sur les bavures de l'enseignement supérieur privé, d'après Ijaba. Le coordinateur général d'Ijaba, Ziad Ben Amor, s'attaque frontalement aux autorités de tutelle, « Le ministère cherche à anéantir l'université publique et pousser les universitaires à la soumission, ce qui a d'ailleurs acculé la majorité des enseignants-chercheurs à émigrer en quête de travail dans d'autres pays ». Ziad Ben Amor a expliqué que la grève administrative a été maintenue en l'absence de nouveaux pourparlers avec le ministère de tutelle et suite à l'assemblée générale des représentants syndicaux des institutions universitaires qui s'est tenue les 26 et 27 décembre 2018. L'université se trouve une fois de plus engagée dans une grève administrative sans que les autorités de tutelle ne cherchent à l'éviter ni ne semblent perturbées par une année universitaire qui pourrait être compromise, indique-t-il. Il est à préciser que l'appel à cette grève n'émane pas de la Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique relevant de l'Union générale tunisienne du travail. Ce qui fait que les examens auront quand même lieu dans d'autres universités. « On est aujourd'hui majoritaires et nous défendons les droits des enseignants-chercheurs, et le mouvement de grève sera massivement suivi », assure de son côté Ziad Ben Amor de Ijaba. Et, quid de l'étudiant ?