Fitch Ratings estime que certaines banques européennes pourraient couper leurs liens avec les institutions financières tunisiennes L'inscription de la Tunisie par la Commission européenne sur la liste mise à jour des pays tiers aux faibles dispositifs de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme «ajoute aux défis auxquels le secteur bancaire du pays est confronté», a estimé Fitch Ratings hier. «Les banques européennes souhaitant continuer à établir des correspondances et d'autres relations bancaires en Tunisie devraient, désormais, procéder à des contrôles accrus de toutes les opérations financières impliquant des établissements financiers tunisiens et leurs clients. En conséquence, certaines banques de l'UE peuvent choisir de réduire les risques en coupant plutôt leurs liens avec les institutions financières tunisiennes», a fait remarquer l'agence de notation dans un communiqué. Elle estime, toutefois, que les banques tunisiennes ne dépendent pas beaucoup des banques internationales pour se financer. «Néanmoins, l'annonce de la Commission européenne pourrait encore assécher les rares sources de financement en euros dans un pays où le secteur bancaire est déjà confronté à de fortes contraintes de liquidité, principalement en dinars mais également en devises». Les banques internationales renforcent souvent leurs processus internes de souscription et de connaissance de la clientèle pour les banques pour lesquelles des lacunes potentielles dans le cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ont été signalées. Les banques tunisiennes ont généralement tendance à avoir de courtes nettes positions en devises (la position nette dans une devise est qualifiée de courte nette lorsque les dettes excèdent les avoirs). Mais, les positions ouvertes en devises et l'accès aux devises sont surveillées de près par la Banque centrale de Tunisie (BCT). Les banques doivent passer des accords avec la BCT pour échanger tous les excédents de liquidités en devises en dinars, assortis de clauses de rachat à taux fixe et à date, explique FR.