Par Saïd BEN KRAIEM Légitime et réaliste est l'ambition de la Tunisie de consolider le contenu technologique de son économie. L'objectif est de taille : une migration progressive et réfléchie vers une économie innovante et à forte composante technologique, à même d'augmenter le taux de croissance, d'impulser la recherche et de hisser le pays au rang des pays avancés. Un des axes majeurs du programme présidentiel "Ensemble relevons les défis", l'innovation technologique s'inscrit dans le cadre d'une vision stratégique propre à jeter les bases d'un modèle de croissance économique basé essentiellement sur la synergie entre la recherche scientifique et la sphère de l'investissement. Les bassins technologiques sont à cet égard conçus pour attirer les investissements dans les activités à forte valeur technologique dans les domaines de l'agriculture, l'agroalimentaire, les biotechnologies, les TIC, l'électronique, les composants aéronautiques, le textile-habillement, l'environnement et la santé. Il s'agit également de renforcer la synergie entre les systèmes de formation, de production et de recherche et d'instaurer un partenariat et une interdépendance entre la recherche et l'innovation. La Tunisie, l'un des rares pays de la rive sud de la Méditerranée ayant opté pour la mise en place d'un réseau de technopôles répartis dans les quatre coins du pays, ne ménage aucun effort en vue de l'émergence d'un climat de recherche au service de l'amélioration de la compétitivité économique. Car, convaincu que l'intégration de son économie dans son environnement régional et international est largement tributaire d'un contenu technologique élevé, notre pays a tout fait pour garantir une évolution significative du système national de recherche scientifique et d'innovation technologique. Pilier d'une croissance économique soutenue, l'innovation technologique dans toutes les branches d'activités est plus que jamais une priorité nationale dont toutes les parties concernées sont appelées à sa promotion. Producteurs, chercheurs et pouvoirs publics sont invités à conjuguer leurs efforts pour jeter les bases d'une "économie à contenu technologique élevé, amie de l'environnement, économe en énergie et innovante", tel que précisé par le Chef de l'Etat dans son programme présidentiel. Pays initiateur du Smsi, Sommet mondial sur la société de l'information, la Tunisie a déployé des efforts considérables en matière de promotion des nouvelles technologies dans le but d'ancrer davantage la culture numérique. Les investissements dans ce secteur bénéficient, outre les encouragements et les incitations directs, d'une infrastructure de base moderne. Par ailleurs, ce secteur ne cesse de bénéficier d'une attention particulière de la part du Chef de l'Etat. Lors du Conseil ministériel réuni vendredi 22 octobre dernier, ce secteur a bénéficié d'une batterie de mesures présidentielles dont notamment : parachever la création de 10 pôles industriels et technologiques, accréditer 70 laboratoires à l'horizon 2014 et le lancement du portail Tunisie industrielle et technologique. Secteur-clé de l'activité économique en Tunisie, l'industrie nationale ne cesse de renforcer son contenu technologique à la faveur d'une politique volontariste ayant pour finalité de faire de la Tunisie une plateforme régionale avancée en matière d'activité industrielle innovante. Une politique porteuse puisque 25% de nos exportations industrielles sont à contenu technologique élevé. La Tunisie, premier exportateur industriel vers l'Europe dans la région du sud de la Méditerranée, prouve encore une fois que sa stratégie du développement technologique de l'industrie est pertinente. Elle est également prospective : la part des activités technologiques dans nos exportations s'élèveront, d'ici 2014, à 50% de l'ensemble des exportations industrielles. Ces résultats remarquables enregistrés dans une conjoncture économique mondiale frappée de plein fouet par une crise économique et financière ne sont pas fortuits. Bien au contraire, ce sont les fruits d'une politique avant-gardiste initiée par le Président Ben Ali dès les premières années du Changement. Une politique ambitieuse qui consacre l'innovation et encourage l'initiative privée. Ainsi des investissements de l'ordre de mille millions de dinars seront consacrés au renforcement des infrastructures technologiques, au développement des réseaux universités-entreprises et la mise en place de mécanismes de financement spécifiques, outre la promotion de la Tunisie en tant que site industriel et technologique. Pays moderne, ouvert et stable, la Tunisie est un pays qui avance en dépit de ses ressources naturelles limitées. Selon le Rapport mondial de la compétitivité (Global Competitiveness Report) 2010-2011, la Tunisie vient d'accomplir un bond significatif dans le classement mondial de la compétitivité globale, en se classant au 32e rang, contre 40 l'année dernière. Première en Afrique en matière de compétitivité, l'économie tunisienne ne cesse de séduire les capitaux étrangers et de confirmer son positionnement en tant que site prometteur et d'avenir.