Il est de ces indicateurs qui ne trompent pas, tellement significatifs et témoins d'une politique fiable et compétitive. Ce constat s'applique parfaitement à l'économie nationale, qui a eu le mérite non seulement de résister à une conjoncture économique internationale difficile, mais d'améliorer encore plus ses résultats , consolider son environnement d'affaires et soutenir davantage son attractivité . En effet, après un taux de croissance de 3,1% en 2009, l'économie nationale table, au terme de 2010, première année de l'exécution du Programme présidentiel " Ensemble, relevons les défis ", sur une moyenne de 3,7%, sinon plus, en dépit d'une baisse significative de la valeur ajoutée du secteur agricole. En parallèle, et malgré la complexité de la demande, et grâce surtout à une croissance à fort contenu d'emploi, l'économie tunisienne a réussi à créer environ 75 mille nouveaux postes, au moment même où d'autres économies parlent de pertes sensibles. Une performance en soi. De son côté, le taux de chômage a été maîtrisé dans la limite de celle de 2009. Egalement, l'investissement, l'un des fondements mêmes de toute croissance économique, a maintenu sa tendance évolutive avec une moyenne de progression de l'ordre de 8,3%, alors que les investissements directs étrangers, un repère incontournable de la fiabilité de tout environnement économique et donc d'affaires, ont continué leur tendance haussière avec un montant de 2.400 MD, soit 3,8% du PIB. Ces belles performances, l'économie tunisienne les doit certainement à une politique à la fois proactive, perspicace et prospective. Une politique qui a su tenir compte des priorités stratégiques du développement et surtout anticiper à temps les nouvelles tendances internationales. Mais ce qui a caractérisée réellement les orientations économiques nationales tout au long de cette année 2010, c'est surtout ce souci de s'assurer une croissance durable et de plus en plus tirée par l'innovation, à la faveur d'un environnement d'affaires bien favorable. Un souci qui est considéré, désormais, comme une obligation et non plus comme un choix, en raison surtout du nouveau profil de la demande additionnelle d'emploi, dominée de plus en plus par les diplômés du supérieur. Cette volonté d'instaurer les bases d'une économie innovante traduit clairement l'engagement de la Tunisie à mieux investir dans le futur, car la maîtrise de la donne technologique constitue assurément un premier pas vers la maîtrise totale des fondements de la nouvelle économie, celle du savoir, conformément aux objectifs fixés par le Programme présidentiel 2009-2014. D'ailleurs, encouragés par cette tendance, les investissements directs étrangers ont été orientés dans leur majorité en direction des activités innovantes et à haute valeur ajoutée. Un véritable changement de cap pour un pays ambitionnant, comme on ne cesse de le relever " de devenir, d'ici à quelques années, une plate-forme technologique et place financière centrale dans le pourtour méditerranéen ". L'engagement du projet du port financier de Tunis, en est certainement une belle illustration. Un système de financement cohérent Il convient de reconnaître que la Tunisie est totalement en mesure de relever cette obligation d'innovation pour peu qu'elle puisse, comme elle l'ambitionne déjà, de s'acquitter rapidement de tous les paramètres de cette obligation stratégique. Il s'agit surtout d'investir encore plus dans les infrastructures technologiques, d'établir des partenariats solides et d'élever encore plus le niveau de la qualification de notre capital humain. Autant de paramètres et d'enjeux qui figurent déjà au cœur même de tous les programmes de développement national. Il suffit de rappeler à ce niveau que la Tunisie s'est fixé comme objectif prioritaire de généraliser, d'ici peu, les pôles technologiques dans toutes les régions à la faveur d'un vaste programme actuellement à des stades très avancés de réalisation. Des pôles dédiés surtout à l'agroalimentaire, la biotechnologie médicale, la biotechnologie végétale, les TIC, la micro-électronique, la santé, le textile...on parle ainsi d'environ 200 000 m2 de bâtiments technologiques qui sont engagés pour être cédés ou loués à des groupes tunisiens ou étrangers. Elle s'est fixé également comme objectif de soutenir régulièrement la recherche scientifique et la technologie. En 2010, 1,3% du PIB a été consacré à la recherche scientifique contre 1,25% en 2009. En parallèle, la Tunisie ne cesse d'une année à l'autre d'améliorer son dispositif humain en compétences scientifiques et technologiques. On retient ainsi que le nombre des ingénieurs diplômés passera de 5.000 en 2009, à 7.000 en 2011 et à 9.000 en 2014. D'un autre côté, pour bien conduire cette orientation d'innovation, la Tunisie a mis en place tout un système de financement bien cohérent reposant sur de multiples mécanismes et autres structures efficaces. On pense surtout au Fonds Commun de Placement à Risque (FCPR " In'tech "), aux Investissements Technologiques à caractères Prioritaires (ITP), au Fonds de Promotion et de Décentralisation Industrielle (FOPRODI), à la Prime d'Investissements dans les activités de Recherche Développement (PIRD), ainsi qu'au Programme National de Promotion de l'Innovation Technologique. En somme, l'on peut avancer que la Tunisie est bien partie pour relever rapidement, sûrement et durablement tous les fondements de la nouvelle économie. Un constat qui ne cesse de lui valoir régulièrement la considération, la reconnaissance et les bonnes notations des instances économiques et financières internationales.