L'un des employés relevant de la Transtu ne mâche pas ses mots: «Ces guichets provisoires sont synonymes d'un marché douteux et il faut ouvrir une enquête concernant la gestion de ce bien public». Un seul guichet coûte environ plus de six mille dinars, confie-t-il En dépit du dernier rapport de la Cour des comptes qui a épinglé plusieurs ministères et institutions et malgré les instances de contrôle mises en place dans le cadre de la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption, on trouve toujours le moyen dans notre pays de jeter l'argent du contribuable par la fenêtre. Comble de l'ironie, le contribuable est toujours appelé par l'Etat à se serrer la ceinture sans tenir compte de la mauvaise utilisation des ressources et des failles structurelles dans les entreprises publiques qui dénotent une attitude inexplicable et impardonnable en raison notamment de la conjoncture économique difficile par laquelle passe le pays à l'heure actuelle. Et puis comment se permet-on ce laisser-aller aussi frustrant et accablant sans prendre les mesures qui s'imposent ? Les habitants de la banlieue se demandent, inquiets, jusqu'où va-t-on descendre. Et pour cause, des guichets provisoires ont été installés depuis plus de six mois au niveau de certaines stations de train de la ligne TGM (Tunis-Goulette-Marsa) sur décision de la Transtu dans le cadre de la rénovation des anciens guichets. Ultime étape, paraît-il, avant l'acquisition de nouvelles rames pour cette ligne et la clôture des travaux qui traînent depuis belle lurette. Sauf que ces guichets provisoires nous rappellent le fameux proverbe « il n'y a que le provisoire qui dure ». Les guichets en question ont été soumis à l'épreuve de la délinquance et de la barbarie des énergumènes. Au niveau de la station du Kram, la porte et la fenêtre du guichet provisoire ont été brisées dès leur installation. On ne trouve d'autres solutions que de réparer les dégâts, mais certains délinquants ne voulaient pas de ce guichet qui fut de nouveau vandalisé. La raison est bien simple. Il a pris beaucoup d'espace et a privé les commerçants de friperie d'un point de vente stratégique. Aujourd'hui, ce guichet est squatté et sert des fois de dépôt pour les commerçants anarchiques de friperie. Le guichet provisoire à la station Kheireddine est lui aussi dans un piteux état. On ne peut même pas y pénétrer en raison des tas d'ordures et l'odeur nauséabonde qui se dégage de ce lieu sous l'effet de la décomposition des déchets alimentaires. L'un des employés relevant de la Transtu ne mâche pas ses mots: «Ces guichets provisoires sont synonymes d'un marché douteux et il faut ouvrir une enquête concernant la gestion de ce bien public ». Un seul guichet coûte environ plus de six mille dinars, nous confie-t-il. Au fait, il n'y a pas que ces guichets provisoires qui sont là pour nous rappeler que rien n'a changé au niveau de la gestion du bien public. Il y a aussi ces gares qui ont subi un coup de lifting dans le cadre de la rénovation de la ligne TGM, mais qui n'ont pas résisté aux intempéries et aux actes de vandalisme avant l'arrivée même des nouvelles rames de cette ligne comme en témoignent ces banquettes délabrées, ces grandes fissures dans les murs et ces grandes quantités d'ordures qui traînent sur la voie ferrée.