Découverte, aussi, d'un site archéologique souterrain, qui s'étend sur une superficie d'un kilomètre et demi et qui a nécessité l'interruption provisoire des travaux. Le projet de renouvellement des voies ferrées TGM a été entamé en 2011, suite à un ordre de service en date du 26 décembre 2011. Il était censé prendre fin 20 mois après, à savoir le 25 août 2013. Toutefois, la spécificité du site longeant le lac de Tunis a mis la Société des transports de Tunis (Transtu) dans l'obligation de rallonger la durée contractuelle de six mois ; un temps nécessaire pour des travaux supplémentaires, relatifs au comblement, via une couche de graviers, de la boue. Ce qui projetait la fin des travaux en février 2014, tout au plus. Or, jusqu'à nos jours, le projet reste en stand-by. Ce retard de onze mois revient à deux obstacles. Appliqués à la tâche, les ingénieurs et les ouvriers se sont aperçus de l'existence de mosaïques et de ruines souterraines. Il s'agit d'un site archéologique qui couvre une superficie moyenne d'un kilomètre et demi. La Transtu a, par conséquent, alerté l'Institut national du patrimoine qui a exigé l'interruption des travaux afin d'effectuer des fouilles et de procéder à un travail de documentation indispensable à l'identification du site. Des travaux à pas de tortue Cependant, à ce premier obstacle s'ajoute un autre, beaucoup plus handicapant. En effet, et selon les données fournies par M. Habib Sifaoui, directeur général adjoint, chargé du réseau ferré à la Transtu, la Société générale d'entreprises, de matériel et de travaux (Somatra-Get ), chargée des travaux, en est la principale cause. Cette société, semble-t-il, est en pleine crise financière. La Transtu a observé, non sans déception, un avancement lent de travaux et le recours de la société générale d'entreprises, de matériel et de travaux à des équipements bien en deçà des exigences du projet. «Nous avons décidé de faciliter le payement des décomptes de Somatra-Get. Même le gouvernement a décidé de lui retirer les pénalités de retour, censées être appliquées en raison du flagrant retard des travaux», indique M. Sifaoui. Le 4 novembre 2013, le ministère du transport et le ministère de l'Equipement, de l'Habitat et de l'Aménagement du territoire se sont réunis pour décider des mesures à prendre afin de relancer le projet. Aussi, une convention a été signée et Somatra-Get s'était engagée à terminer les travaux à la fin octobre 2015. Or, les travaux ont été suspendus en octobre 2015, en raison de la découverte du site archéologique souterrain dans la même zone. «Saisissant l'arrêt provisoire des travaux, Somatra-Get a préféré retirer tous ses engins et s'investir dans un autre projet», souligne le responsable. La reprise a été lente... Après moult sollicitations de la part de la Transtu, la Société générale d'entreprises, de matériel et de travaux a accepté enfin d'honorer ses engagements mais à des conditions techniques. Elle a exigé qu'on lui communique les techniques recommandées par l'Institut national du patrimoine afin de terminer le projet, tout en veillant sur la préservation du site archéologique. Ce qui fut fait. La reprise des travaux n'a pas pour autant été rapide. La Société générale d'entreprises, de matériel et de travaux a mis un mois pour daigner, enfin, mercredi dernier, reprendre place sur le chantier. Il est à rappeler que ce projet est financé par un crédit AFD de l'ordre de 21 millions de dinars. Il comprend plusieurs volets, dont l'installation des sous-stations électriques qui alimentent les rames de train en courant électrique ; une mission déjà accomplie. Par ailleurs, il compte un volet relatif à l'instauration de stations spécial voyageurs. Il s'agit, en effet, d'une dizaine de stations installées. Reste encore huit autres, ce qui implique le lancement d'un nouvel appel d'offres. M. Sifaoui ne manque pas de mettre l'accent sur les répercussions d'une telle perte de temps sur le trafic ferroviaire, sur la qualité des prestations, sur le citoyen mais aussi sur le budget de la Transtu. «Dans l'attente de la fin des travaux, nous continuons à recourir, contraints, à l'utilisation d'une même voie pour l'aller/retour, et ce, sur un tronçon bien précis. Ce qui nous fait perdre six minutes à chaque voyage. En effet, avant le démarrage des travaux, la ligne TGM comptait un train toutes les six minutes. Mais, vu les travaux, elle compte un train toutes les douze minutes. Ce qui pousse certains usagers du train à opter pour d'autres moyens de transport afin d'éviter la perte de temps», explique le responsable. Fâcheuses répercussions D'un autre côté, ce projet encore inaccompli impacte négativement sur les recettes de la Transtu. Les recettes relatives à la ligne TGM sont passées de 20 mille dinars à seulement 4 mille dinars, actuellement. D'autant plus que le non-recours à l'augmentation tarifaire treize ans durant et la gratuité d'accès au transport public imposé par l'Etat en faveur des employés des ministères constituent des facteurs qui allègent sensiblement le budget de la société des transports de Tunis. En revanche, le taux de risque a augmenté pour frôler les 40%. «Transtu, rappelle M. Sifaoui, est une entreprise publique à caractère non administratif financée par l'Etat. D'où le rôle de l'Etat dans l'accréditation des projets de priorité, proposés par la Transtu afin de l'aider à améliorer ses prestations et à rendre plus sécurisés et plus performants les services du transport ferroviaire».