Les échanges ont foisonné autour de cette célébration de la francophonie organisée par l'Alliance française de Tunisie et l'Institut français de Tunisie. Plusieurs enjeux essentiels économiques et culturels ont été au cœur des divers panels. Il est 8h30, le public se rue sur la Cité de la culture pour assister au démarrage du Forum de la francophonie, organisé bien avant le sommet prévu pour l'automne 2020 à Tunis. Deux invités s'apprêtent à lancer l'événement : l'ambassadeur de France en Tunisie, Olivier Poivre d'Arvor accompagné par Christiane Taubira, icône politique française, parlementaire et ancienne ministre de la Justice. Grande présence, voix puissante, son intervention se fait le lendemain de la célébration de la Journée internationale de la femme. Un discours hypnotisant de bienvenue qui a rappelé les valeurs humanistes de la francophonie. Sophie Renaud à la tête de l'IFT et Bassem Loukil ont officiellement annoncé son commencement et son déroulé. Mariem Belkadhi, journaliste tunisienne et présentatrice télé, a modéré le premier panel sur «les nouveaux défis de la francophonie», qui a rassemblé des invités comme l'ambassadeur du Sénégal en Tunisie «Ramatoulay Ba Fay», Marie-Christine Saragosse de France Médias Monde, Férid Mémmich, représentant de la Tunisie auprès de l'OIF ou encore Bassem Loukil, à la tête de l'AF de Tunis. Mehdi Kattou a pris la relève afin d'animer un 2e panel sur «L'unité territoriale de la francophonie africaine», qui a nécessité une bonne maîtrise et connaissance de cet axe et de bons intervenants pour le mettre en exergue. Giles Pécout, recteur de l'académie de Paris, était entouré de Samar Louati de l'Atuge, de Xavier North, le Délégué général à la langue française et aux langues de France, et d'Afif Ben Yedder d'IC Publications. Un vif échange qui a clôturé la matinée, suivi d'un déjeuner pour les participants et d'un retour à la salle des régions pour le 3e panel attendu à vocation culturelle qui a uni Faouzia Zouari, écrivaine et journaliste, fondatrice du parlement des écrivaines francophones, Nidhal Saadi, humoriste-comédien, et le metteur en scène Etienne Minoungou. Pascal Paradou, journaliste français de RFI, a animé le débat le temps d'une heure avant de donner la parole au public. L'échange a porté sur «le défi culturel pour une unité créative». Dernière ligne droite avant la fin, consacrée à «L'économie francophone» dirigée par Taoufik Mejaied. Ce dernier a cédé la parole à Maguette Mbow (professeur dans l'innovation numérique), l'économiste Bruno Bernard, Paul Emmanuel Ndjeng et Marie Chantal Uwitonze. On décèle, au gré des interventions, que les pays qui sont dans l'espace de la francophonie n'ont pas tiré d'avantages économiques. Plusieurs interventions étaient dans l'éloge culturel, affectif, à prôner l'amour de la langue, à chanter l'appartenance. Le forum n'était pas une initiative pour mettre en valeur le français, mais il visait plutôt à célébrer la cohabitation de cette langue avec la culture locale, et la langue initiale des peuples francophones. A la fin de cette journée riche en échange et en débat, le jeune chanteur français Orelsan a fait vibrer une foule de jeunes mélomanes clôturant, ainsi, en musique l'évènement.