Le bureau de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) a décidé de tenir, très bientôt, une séance d'audition du chef du gouvernement, Youssef Chahed, sur le décès de 12 bébés au centre de maternité et de néonatologie à l'hôpital La Rabta, a fait savoir Ibrahim Nassif, membre du bureau de l'ARP représentant de la coalition El Horra. Le député a précisé que le bureau de l'ARP s'est réuni hier matin suite à la levée de la séance plénière pour absence de quorum et a décidé de modifier l'ordre du jour pour permettre aux présidents des coalitions parlementaires d'exprimer leurs positions au sujet du décès des bébés avant de passer à la discussion de l'envoi d'une unité militaire, sous le drapeau des Nations unies, à la République du Mali. La séance sera aussi consacrée à l'examen d'un projet de loi pour l'accord d'un contrat de crédit signé le 11 juillet 2018 entre la République tunisienne et une institution allemande de crédit et de reconstruction pour financer le programme d'appui des réformes dans les secteurs bancaire et financier, un projet de loi relatif au protocole financier signé entre la Tunisie et la France relatif au programme d'appui des PME tunisiennes. L'ARP examinera également d'autres projets de loi relatifs à des conventions de crédits. A noter que le centre de maternité et de néonatalogie à La Rabta a enregistré à la fin de la semaine écoulée le décès de 12 bébés. Selon Sonia Becheikh, ministre de la santé par intérim, une infection nosocomiale est à l'origine de ces décès. En effet, une commission d'enquête a été formée pour identifier les responsabilités et déterminer les principales raisons de ces décès. Il est à rappeler que réunis, hier, en plénière, les députés ont fait porter au gouvernement la responsabilité de la mort des 12 nourrissons du centre de maternité et de néonatalogie du CHU dela Rabta, appelant le chef du gouvernement, Youssef Chahed à se présenter devant l'ARP dans les prochains jours, pour s'exprimer devant les députés sur ce drame et la colère qu'il a suscitée auprès du peuple tunisien. Les députés de l'opposition ont indiqué que la décision de programmer une plénière consacrée à l'audition du chef du gouvernement est du ressort exclusif du Parlement, qui exerce son rôle de contrôle aux fins de dévoiler les causes de la perte tragique de 12 nourrissons. Le président du bloc parlementaire du Front Populaire, Ahmed seddik, a indiqué que le peuple tunisien est en train de subir l'impact des politiques tracées par la coalition au pouvoir en matière de santé, précisant que les budgets de ce secteur ont été adoptés uniquement pour servir les intérêts des lobbies. Le député Faycel Tebini du parti des agriculteurs a accusé les partis de la coalition d'avoir acheté des voix pour accéder au pouvoir, ajoutant que les promesses faites par ces partis lors des campagnes électorales n'ont pas été tenues. Il a également dénoncé les pratiques consistant à remettre les corps des nourrissons à leurs familles dans des boites en carton. Par ailleurs, les députés de la coalition au pouvoir ont, pour leur part, approuvé la décision d'auditionner le chef du gouvernement. Le député Habib Khedher du Bloc Ennahdha a mis l'accent sur la nécessité de tenir la séance l'audition, dans les plus brefs délais, afin de déterminer les causes réelles de la mort de ces nouveau-nés. Le président de la commission parlementaire de la santé et des affaires sociales, Souheil Alouini, a souligné que la commission examinera la possibilité d'obtenir un budget additionnel en faveur du secteur de la santé publique au cours de cette année. TAP