Fraîchement débarquée à Tunis, Andrea Jacob a posé ses valises, depuis le 1er mars, à l‘Institut Goethe pour se lancer dans une nouvelle aventure faite d'échange et de culture. Entrée en fonction en tant que directrice du Goethe Institut depuis à peine une semaine, Andrea Jacob se considère en phase de familiarisation et de rencontres avec les éventuels partenaires, et en mode découverte du pays et des différentes perspectives de travail avec ses compétences et ses acteurs. «En tant qu'organisme indépendant, bien qu'il reçoive les moyens financiers du ministère des Affaires étrangères allemand, le Goethe Institut n'en est pas pour autant subordonné. Il se différencie des autres centres culturels par son indépendance du politique et par sa stratégie qui privilégie l'échange par le biais de la langue. L'objectif est, en un mot, le rapprochement par les arts et la culture», nous explique-t-elle. Andrea Jacob a intégré le réseau du Goethe Institut après avoir passé un concours qui se compose de trois volets : l'administratif, le linguistique et le culturel. Et c'est entre l'Afrique et l'Amérique latine que son parcours s'est forgé : «J'ai fait un passage en Afrique francophone : d'abord le Cameroun, ensuite le Sénégal, puis l'Amérique latine. Mon travail consistait entre autres à faciliter l'intégration de jeunes étudiants qui projetaient de faire des études en Allemagne, en les préparant pour cette aventure avec des cours de langue allemande, des formations interculturelles, et surtout les familiariser avec la conception du monde du travail; ce rapprochement socioculturel est le fondement de notre travail», ajoute-t-elle. Sur le plan social, le Goethe s'intéresse aux questions de genre, la sensibilisation aux lois et aux droits. Et Andrea Jacob continue : «J'envisage aussi un travail sur la loi sur l'héritage et en faire un projet régional avec les Goethe d'Algérie, du Maroc et de Palestine, et je projette aussi de gérer, de Tunis, un programme de management culturel avec la Libye». Pour Andrea Jacob, son projet et son défi sont de participer à ouvrir une perspective aux jeunes qui cherchent des opportunités de travail, et la langue peut être un moyen parmi d'autres pour une meilleure intégration. Pour elle, changer l'image de la Tunisie en Europe en l'occurrence en Allemagne est un enjeu de taille par le biais des artistes et des experts que le Goethe Institut invite et qui seront nos meilleurs ambassadeurs. «Tous ces projets et défis nous les voyons dans le suivi et dans la continuité, et nos activités nous les envisageons sur la durée et non dans des actions ponctuelles et de l'événementiel. La culture et le social nous le construisons ensemble dans le cadre de l'échange et dans le soutien d'initiatives locales». «Par exemple, en marge de la Fashion-week, nous avons lancé le projet d'un village des créateurs une action en off dont le travail fut axé sur l'alternatif, l'écologique, nous avons fait appel à deux architectes du «collectif Freizeit» de Berlin pour créer avec l'Essted (Ecole supérieure des sciences techniques du design) et l'Enau (Ecole nationale d'architecture et d'urbanisme), un village créatif qui respecte l'environnement, ce projet est devenu sujet de PFE dans ces écoles et les architectes formateurs allemands reviendront pour poursuivre l'aventure». Le projet «Houmtek», aussi, s'inscrit dans la même démarche. C'est la réunion de plusieurs associations tunisiennes pour des workshops dont l'objectif est d'améliorer la qualité de vie des quartiers à Tunis. L'idée est d'inviter les gens à s'investir par eux-mêmes et à s'impliquer pour une meilleure vie dans leur quartier. Côté culture, Andrea Jacob, à la tête du Goethe institut, poursuivra son soutien à plusieurs actions entamées par ses prédécesseurs dont «PAS» (Khatawat ciné), un programme de soutien à des projets cinématographiques avec des experts allemands ainsi que d'autres projets à venir.