Ils étaient venus, ils étaient tous là ; l'inauguration samedi 12 septembre des nouveaux locaux de l'Institut Goethe a eu lieu en présence d'un très grand nombre de convives parmi les artistes tunisiens et allemands initiateurs de projets, hommes et femmes de culture et journalistes... L'honneur de donner le coup d'envoi des activités culturelles à venir, a échu à Mme Christiane Bohrer, directrice de l'Institut qui était entourée de ses invités, MM. Klaus-Dieter Lehmann, président du Goethe Institut, Andreas Reinicke, ambassadeur d'Allemagne à Tunis et Chiheb Bouden, notre ministre de l'Enseignement Supérieur. Une occasion de fêter dans la convivialité, le retour de l'Institut Goethe après neuf années d'attente, dans l'un des plus jolis emplacements de Tunis, situé à la place d'Afrique au Belvédère. C'était tout simplement, magique avec les flux lumineux et le concert de Beyond Borders Band, comme toile de fond. Selon Mme Bohrer, l'Institut Goethe retapé à neuf, n'est pas uniquement un centre culturel; c'est aussi, un lieu de formation, d'éducation et d'apprentissage qui regroupe les deux départements, culture et langue, et où est mis à la disposition d'artistes et acteurs culturels tunisiens, un programme appelé dans la langue de Goethe, « Kulturlabor », pour promouvoir la création, l'innovation et l'échange. Autrement dit, ça sera le terrain d'expérimentation de nouvelles approches de travail, réalisées à l'intérieur comme à l'extérieur des murs de l'espace. Qu'il s'agisse de musique, de cinéma, de performance, de dessin, de photographie ou de littérature, le programme « Kulturlabor » donne lieu à tout ce qui est à expérimenter de nouveau ou d'inhabituel. « Nous déménageons, a expliqué Christiane Bohrer lors de la soirée d'inauguration, dans une maison rénovée qui est en même temps l'ancienne, et beaucoup de choses ont changé au cours des dernières années en Allemagne mais surtout en Tunisie, avec sa transition démocratique et l'opportunité offerte aux jeunes d'explorer de nouveaux horizons dans le domaine artistique et culturel tout en profitant de la liberté d'expression et de création. Le travail de l'Institut Goethe a changé en conséquence, il reste néanmoins fidèle à ses principes de base, fondés sur le dialogue et le travail en partenariat ; développer et réaliser des projets culturels en commun, à partir d'une idée tunisienne ou allemande... tel est donc la ligne directrice du Goethe Institut depuis 2011... », a -t -elle précisé. Le programme « Kulturlabor » de l'Institut, dont le rôle est celui de médiateur, comprend par ailleurs, la mise à l'essai de techniques artistiques spécifiques, comme par exemple, l'art de lumière qui fait l'objet du projet « Flux lumineux ». Quelques essais nous ont été dévoilés à cette occasion et notre bonheur était grand en découvrant en première d'une série d'art lumière, une œuvre des artistes allemands, Hartung- Trenz, qui, à partir du mot « lumière » dans plusieurs langues, font une projection mapping à grande échelle pour explorer l'interaction des variations typographiques et la forme architecturale du Goethe institut. Outre, les six autres installations créées par des tandems tuniso- allemands qui adoptent, nous explique- t- on, l'utilisation contemporaine de la lumière dans les beaux arts. C'est au fait, un projet d'exposition né d ‘une initiative de la session « Kulturakademie », lié à l'année internationale de la lumière de l'UNESCO et dédié aux artistes, designers, curateurs et managers culturels. Il a été développé et réalisé par Bettina Catler-Pelz, curatrice distinguée, dévouée à l'utilisation de ce genre de techniques. Pour nous, c'est la première édition de Tunis Light Art Series dont nous saluons l'effort gigantesque des artistes d'horizons divers et de sensibilités différentes. L'autre surprise de la soirée, produit de l'échange culturel et artistique entre la Tunisie et l'Allemagne, fut l'apparition sur scène de « Beyond Borders Band », un ensemble musical de jazz oriental tuniso-allemand, formé en 2011 à Bayreuth en Allemagne et dirigé par le compositeur Fadhel Boubaker. Le lancement d'un premier disque en 2012, intitulé « Un coup de destin » a permis à ce groupe d'avoir son propre label inspiré des cultures musicales arabes et occidentales, et de se produire sur les scènes internationales. Et, pour ceux qui n'ont pas eu encore l'occasion de visiter les nouveaux locaux du Goethe Institut, ils ont la possibilité de découvrir une exposition intéressante de photographies, intitulée « Goethe, le chantier » et signée, Mejdi Bekri et Tarek Marzougui.