Convoquer des joueurs à court de compétition et oublier d'autres qui font le bonheur de leurs clubs : voilà des choix que le nouveau sélectionneur national doit assumer pleinement. Par ailleurs, nous sommes curieux de voir le visage que présentera l'équipe de Tunisie, version Alain Giresse. La première liste du nouveau sélectionneur national, Alain Giresse, a fait couler beaucoup d'encre. Du poste de gardien de but aux joueurs qui manquent cruellement de temps de jeu et qui sont pourtant là, les critiques ont fusé de partout et n'ont pas ménagé le technicien français. C'est qu'il y a matière à contestation dans les choix de Giresse. D'une part, il a convoqué des joueurs qui sont à court de compétition, notamment Youssef Msakni et Moez Hassen qui reviennent de blessure. D'autre part, ils sont assez nombreux les oubliés de Giresse, Hamdi Nagguez en particulier. La convocation d'un troisième joueur qui manque lui aussi de temps de jeu, en l'occurrence Aymen Mathlouthi, a suscité des interrogations sur les choix des trois joueurs retenus pour le poste de gardien de but. Il y a, d'abord, Moez Hassen qui n'a plus joué depuis sa blessure contractée lors du Mondial de Russie. Aymen Mathlouthi, lui, compte trop peu de temps dans les jambes, puisqu'il reprend à peine la compétition. Le seul gardien de but qui ne pose réellement pas de problème est Farouk Ben Mustapha. Lui, au moins, il joue régulièrement. Des affinités, dites-vous ? Quand on l'a interrogé sur ses choix, notamment ceux des gardiens de but, le sélectionneur national l'a expliqué en raison des affinités devant exister entre les trois gardiens de but. C'est même la raison principale qui a dicté ses choix pour ce poste, selon ses propres dires, tenus lors de la conférence de presse qui a eu lieu mardi dernier pour annoncer sa première liste de joueurs. Si on tient à ces propos, il ne sert plus à rien à se donner à fond avec son club, comme le font si bien Rami Jéridi et Aymen Dahmen ou encore Moez Ben Chérifia qui revient en force. Plutôt, il faudrait désormais être en bons termes avec Aymen Mathlouthi, Moez Hassen ou encore Farouk Ben Mustapha. Quant à Youssef Msakni, il ne compte que 70 minutes de jeu seulement dans les jambes après une absence des terrains longue de dix mois. Trop tôt pour le faire revenir en sélection. Harbaoui, l'enfant maudit ! Retenir Youssef Msakni en sélection a remis sur le tapis l'obstination du bureau fédéral à ne pas convoquer Hamdi Harbaoui, un buteur patenté et l'un des attaquants tunisiens les plus réguliers ces dernières années. Si Alain Giresse l'a expliqué par la décision de Harbaoui de prendre sa retraite internationale, l'intéressé a fait savoir dans une déclaration aux médias qu'on l'a poussé à raccrocher les crampons en tant qu'international. Bref, Hamdi Harbaoui demeure l'enfant maudit de la sélection pour avoir, un jour, tout déballé… Ses camarades semblent ne le lui avoir jamais pardonné et il n'est pas prêt de sitôt à retrouver les rangs de l'équipe de Tunisie, si ce n'est jamais ! Et c'est bien dommage pour lui et pour la sélection nationale. En somme, les choix faits par Alain Giresse ne font pas l'unanimité. Ce sont même des choix qui donnent matière à la controverse d'autant que le nouveau sélectionneur national est apparu seul à la conférence de presse, sans ses assistants à ses côtés, Maher Kanzari et Hamdi Kasraoui. Alain Giresse joue-t-il déjà en solitaire ? Une chose est sûre, il doit assumer ses choix et tout le monde est curieux de voir le visage que présentera l'équipe de Tunisie, version Alain Giresse, surtout que la pression du résultat n'y est pas. De surcroît, Giresse sera jugé sur la manière.