Une commission nationale des catastrophes naturelles sera chargée de parrainer ce fonds dont la gestion sera assurée par une société d'assurance conformément à une convention qui sera conclue avec le ministre des Finances. Le fonds interviendra pour tous les produits agricoles et les secteurs y afférents et ciblera toutes les zones sans exception. Bonne nouvelle pour les agriculteurs : le Fonds de lutte contre les catastrophes naturelles entrera en vigueur prochainement. Cette déclaration a été faite par Samir Taieb, ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche lors de la journée d'information qui a eu lieu le 21 mars pour présenter «les résultats du projet d'adaptation de l'agriculture au changement climatique dans le Maghreb arabe». Organisée par la direction générale de financement et de l'investissement et les structures professionnelles relevant du ministère en collaboration avec l'Agence française de développement (AFD), cette journée était une occasion pour rappeler que le projet d'adaptation au changement climatique au Maghreb arabe tient compte des indices climatiques. Ce dossier est parmi les grands et délicats sujets puisque le but est de promouvoir les exploitations agricoles et les protéger. Des risques à prendre en charge L'orateur a indiqué, en outre, que malgré les difficultés constatées, l'adaptation au changement climatique demeure un sujet important au double niveau économique et social. L'agriculture est un pilier de l'économie nationale puisqu'elle participe à raison de 9% au PIB et de 10% à l'emploi et représente 10% des exportations et 18% de l'emploi. Le secteur fournit un revenu à 516 mille agriculteurs et 60 mille pêcheurs. Le même secteur attire 8% des investissements sur le plan national contribuant ainsi à la réalisation de la sécurité alimentaire. Pour préserver la place de ce secteur et renforcer son rôle dans l'économie nationale, le ministre a souligné qu'il est nécessaire de résoudre les problèmes auxquels les agriculteurs sont confrontés, notamment les risques liés à la production et au financement. Les catastrophes naturelles —comme les inondations, la sécheresse, la grêle et le vent, en plus des incendies, des vols et des maladies— sont la cause, chaque année, de pertes financières pour les agriculteurs. Le ministre a relevé que la valeur totale des pertes dues aux catastrophes naturelles au cours des huit dernières années est estimée à 345 millions de dinars. La totalité des aides conjoncturelles pour le dédommagement agricole imposée au budget de l'Etat est estimée à 131 millions de dinars. Le ministre a précisé qu'il a été décidé de réduire le coût de l'assurance agricole depuis 2007. En outre, l'Etat a pris en charge 50% du montant de l'assurance agricole contre la grêle et les incendies déclarés sur les grandes cultures, et ce, durant 6 campagnes consécutives dont la dernière concerne la période 2013/2014. Des encouragements ont été octroyés en vue de protéger les produits agricoles comme, à titre d'exemple, la prime pour l'acquisition des filets protecteurs contre les grêles au profit des arbres fruitiers et des moustiquaires pour les cultivateurs des dattes. Un régime spécial pour les crédits saisonniers a été mis en place pour les grandes cultures, qui permet de rééchelonner automatiquement les dettes dues après une période de sécheresse. On est intervenu, de même, au profit des petits agriculteurs qui ont souffert de la sécheresse. Des aides en nature sous forme de produits fourragers ont été fournies aux petits éleveurs et sous forme de semences, d'engrais et de traitements pour les petits agriculteurs. Par ailleurs, un programme de vulgarisation a été exécuté au profit des agriculteurs pour leur apprendre les méthodes et techniques appropriées relatives à la protection des exploitations agricoles et l'entretien sanitaire du bétail, ce qui permet de réduire les risques naturels sur ces richesses. L'une des plus importantes décisions figurant sur la loi de finances 2018 concerne la création d'un Fonds pour la compensation des dommages agricoles dus aux catastrophes naturelles. Une commission nationale des catastrophes naturelles sera chargée de parrainer ce fonds dont la gestion sera assurée par une société d'assurance conformément à une convention qui sera conclue avec le ministre des Finances. Le Fonds interviendra pour tous les produits agricoles et les secteurs y afférents et ciblera toutes les zones sans exception. Il couvrira les dommages des catastrophes naturelles qui ne sont pas concernés par l'assurance normale. Un appel à candidature sera lancé pour publier un cahier des charges dans les meilleurs délais et choisir la société d'assurance qui sera chargée de la gestion du fonds.