Des élèves de l'Essted, de l'Ecole des beaux-arts, de l'Institut supérieur des arts et multimédias et de l'Ecole nationale d'architecture et d'urbanisme se sont fixé pour challenge de valoriser le patrimoine national. Ils ont chanté, dansé, applaudi joyeusement les arrivées, investi l'amphithéâtre de leurs jeux et de leurs rires avant de retrouver très vite sérieux et concentration. C'était à l'Ecole supérieure des sciences et technologies du design de Den Den. Et les étudiants de quatre institutions sœurs et amies émergeaient d'un challenge de 48 heures, au cours duquel ils avaient peu mangé et pas du tout dormi. Une fois la tension évacuée, joyeusement et bruyamment, les 28 équipes multidisciplinaires, composées d'élèves l'Essted, de l'Ecole des beaux-arts, de l'Institut supérieur des arts et multimédias, et de l'Ecole nationale d'architecture et d'urbanisme, des forts en maths, des artistes, des techniciens ont présenté le résultat de travaux communs. On participait, ce jour-là, à la seconde édition de Inn Design, challenge dont la thématique portait, cette année, sur la valorisation du patrimoine. Il s'agissait de trouver des solutions permettant de mettre en valeur les éléments du patrimoine culturel à travers un monument tombé en désuétude. On avait choisi comme sujet à traiter le Dar Ben Abdallah, palais ayant eu pour vocation d'être un musée des arts et traditions populaires, restauré un temps, puis fermé pour manque d'entretien et mauvais état. Nos jeunes étudiants avaient pour mission de faire revivre ces lieux, dont la plupart ignoraient à ce jour l'existence, de les rendre attractifs et économiquement viables. Les projets étaient présentés par un porte-parole, illustrés par une maquette. Les idées et la créativité de ces jeunes étaient étonnantes, quelquefois débridées, quelquefois irréalistes, mais toujours imaginatives, actuelles, implantées dans une réalité qui est celle de la jeunesse. C'était un plaisir de les voir surfer sur les nouvelles technologies pour faire revivre les vieilles pierres, inventant des jeux de piste virtuels, des chasses au trésor imaginaires, des hologrammes, du gaming, des applications ludiques et éducatives, des immersions acoustiques et visuelles, des jeux de selfies. Bien sûr, il y avait des propositions plus traditionnelles, envisageant de faire du palais des galeries d'art, des concours de photos, des ateliers d'artisans, des espaces de co-working, des lieux de convivialité… Mais il faut avouer que voir ces jeunes projeter audacieusement ces vieilles pierres dans le monde du futur, télescoper joyeusement l'univers de leurs aïeux avec le leur, sans états d'âme, et avec un enthousiasme contagieux avait de quoi séduire. Et nous permettre de rêver de lendemains meilleurs pour nos monuments oubliés.