RUN 2019. Une thématique d'actualité et de pointe. Une organisation sans faille. La Tunisie en sort gagnante avec plus de six prix mais également avec une image qui rompt à bien des égards avec celle véhiculée dans les médias… Succès historique et foudroyant pour cette XIIe édition du RUN (Réseau universitaire de création numérique) qui s'est tenue à Tunis du 4 au 9 mars, c'est le moins que nous puissions dire! Une réussite à tous les niveaux pour une «édition historique» d'après les observateurs et responsables nationaux et internationaux. C'est que Sami Faiez, directeur de l'Institut supérieur des arts multimédias de La Manouba (Isamm), Hela Chabchoub (chef de projet) et tous les enseignants organisateurs ont mis le paquet et n'ont épargné aucun effort pour faire de ce rendez-vous un événement inoubliable. Il est à rappeler que le Run est un réseau d'excellence réunissant seize universités appartenant à quatre continents. La dernière édition a eu lieu en 2018, au Brésil où l'équipe tunisienne de l'Isamm a remporté les trois premiers prix. Cette année, ce sont l'université de Toulon (Ingémédia), l'université Antonine Liban, l'université de Cergy-Pontoise (Paris), l'Institut supérieur des Beaux-Arts de Tunis (Isbat), l'école supérieure des Sciences et technologie du design (Essted), l'Institut supérieur d'informatique et de multimédias de Gabès (Isimg), l'Institut supérieur d'informatique et de multimédias de Sfax (Isims) et, bien sûr, l'organisateur, l'Institut supérieur des arts multimédias de La Manouba (Isamm) qui ont pris part à cette édition avec des délégations composées d'étudiants, de coachs et de responsables. Patrimoine et numérique «Carthage, un site historique au prisme de la médiation numérique», c'est la thématique retenue pour ce RUN 2019. Les challengers, de profils distincts (graphistes, développeurs, intégrateurs, communicateurs, animateurs 2 et 3 D, spécialistes en animation…) et de nationalités différentes (Tunisiens, Français et Libanais) ont été répartis en huit groupes pour créer des produits numériques portant sur deux thématiques, à savoir «Monuments de jeux et de spectacles à Carthage» et «Eau et ouvrages hydrauliques à Carthage». Mais en amont à ce challenge qui a duré 48h non-stop et encadré par les coachs, des visites sur le terrain pour la collecte d'informations ont été réalisées dans les sites archéologiques de la ville historique de Carthage : l'amphithéâtre et le théâtre, les citernes de la Maalga et les thermes d'Antonin. Par ailleurs, les conférences «Usage du numérique dans le champ patrimonial en Tunisie», «Spectacles dans Carthage romaine»et «L'eau dans Carthage dans l'Antiquité», respectivement présentées par Mme Soumaya Gharssallah, M. Samir Aounallah et M. Habib Baklouti, ainsi qu'un workshop en «Design thinking» (animé par Ines Cheniour) et un second en «Connaissance de l'autre» (animé par Amel Saffar) ont mis les étudiants dans le bain. Projets prometteurs Aux termes de huit jours de «vie commune» au Ciffip (Centre international de formation des formateurs et d'innovation pédagogique à Carthage) et d'un challenge de 48h, les étudiants ont accouché de produits innovants avec des outils à la pointe de la technologie et des plans de communication bien ficelés. Sites web, jeux, applications mobiles, web documentaire…ainsi que des projets immersifs et interactifs utilisant la réalité virtuelle ou augmentée, didactiques ou ludiques, ayant pour objectifs la médiation et la valorisation patrimoniale ainsi que la démocratisation de la culture. L'Institut national du Patrimoine (INP) a récupéré tous les prototypes réalisés en vue de leur mise en place éventuelle. Espérons qu'il en fera bon usage… Il est à noter que ce RUN 2019 a bénéficié du soutien de quatre ministères : l'Education nationale, l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, les Affaires culturelles ainsi que celui du Tourisme et de l'Artisanat. L'ouverture a été rehaussée par la présence de M. Hatem Ben Salem, ministre de l'Education, et la clôture par M. Slim Khalbous, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, sans oublier M. Laurent Collet, vice président du RUN et Mme Jouhaina Gherib, rectrice de l'université de La Manouba, les représentants de l'Agence de mise en valeur du patrimoine et de la promotion culturelle (Amvppc) et de l'Institut national du patrimoine (INP) ainsi que plusieurs autres personnalités. Cette édition du RUN qui s'est déroulée dans une ambiance bon enfant et qui a mobilisé fonds et ressources humaines n'aurait pu voir le jour sans l'abnégation de ses organisateurs, sans l'implication de toutes les délégations, sans l'endurance des coachs et des challengers, sans l'appui des ministères de tutelle, mais également sans le soutien des différents sponsors. Une autre belle consécration du partenariat public/privé… Echanges, créativité, pluridisciplinarité et multiculturalité ont été les maîtres-mots de ce RUN 2019, un RUN pas comme les autres qui a permis une ouverture à l'international de notre université, une mise en compétition ô combien essentielle pour nos étudiants et des solutions réelles et réalisables pour la valorisation de notre patrimoine à travers les nouvelles technologies. D'ores et déjà, la prochaine édition du RUN se prépare à Paris pour 2021. Entretemps, des procédures ont été entamées pour élargir ce consortium, notamment avec l'Université de Hanoï, nous a confié Laurent Collet, vice-président du RUN, et pourquoi pas d'autres universités tunisiennes ?.