Dimanche 31 mars, sonneront les trois coups annonçant l'ouverture du Sommet arabe de Tunis. Plusieurs problématiques sont à l'ordre du jour: une stratégie commune antiterroriste, une feuille de route économique, une solution politique à la crise libyenne, un soutien financier plus accru aux Palestiniens, une position ferme face aux dérives du président Donald Trump… Une session historique dont on attend un véritable tournant de l'action arabe commune Demain, dimanche 31 mars, s'ouvriront, au Palais des congrès, à l'avenue Mohamed-V, à Tunis, les travaux de la 30e édition du Sommet de la Ligue des Etats arabes. Une session qui intervient dans un contexte particulier marqué notamment par le grand scandale provoqué par le président américain, Donald Trump, à la suite de sa décision de reconnaître la souveraineté israélienne sur le Golan syrien occupé, annonce qui a suscité l'ire des pays arabes qui ont exprimé, jeudi dernier, leur vive indignation et leur rejet catégorique de la décision américaine qu'ils estiment «contraire à la Charte de l'ONU, aux droits internationaux et aux résolutions des Nations unies dont, en particulier, celles du Conseil de sécurité n°242 et 497». Et même si la décision américaine a jeté un froid glacial parmi les participants au Sommet et semble avoir imprimé un nouveau tournant à la rencontre de Tunis, il n'en reste pas moins que l'ordre du jour des assises de l'avenue Mohamed-V comporte des projets d'une importance cruciale à l'instar de la mise en place d'un plan arabe commun en vue de l'éradication des causes du terrorisme et de l'élaboration d'un projet qui a pour objectif la lutte contre l'embrigadement des enfants par les terroristes. Et ce n'est pas tout parce que le sommet ne s'intéressera pas exclusivement aux questions à caractère politique comme le retour de la Syrie à la maison arabe (même si la question ne sera pas examinée au cours du Sommet, il existe une conviction générale selon laquelle sa place est au sein de la maison). Les réunions préparatoires ont montré que les rois et chefs d'Etat arabes auront à avaliser la création de plusieurs réalisations comme le lancement d'une institution palestinienne pour l'autonomisation économique, l'élaboration d'une feuille de route économique commune et le parachèvement de l'installation de la grande zone arabe de libre-échange. Un rapport spécial sur la coopération sécuritaire Hier, vendredi 29 mars, les ministres des Affaires étrangères ont planché sur l'essentiel des recommandations et des décisions qui découleront du Sommet. Et même si leur réunion s'est déroulée à huis clos, on apprend de source informée qu'il a été question de l'examen d'un rapport spécial sur la coopération sécuritaire arabe, que les derniers développements de la cause palestinienne, l'évolution du dossier libyen et de la situation au Yémen et au Liban ont bénéficié de l'attention des ministres des Affaires étrangères. Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Ibrahim Al Assaf, a souligné au cours de cette réunion «l'impératif de réformer et de promouvoir les mécanismes de l'action arabe commune afin de permettre à la Ligue de s'acquitter de la mission qui lui est dévolue avec efficacité». Et le diplomate saoudien d'ajouter que son pays «rejette catégoriquement la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté d'Israël sur le Golan occupé». «Le Golan est une terre arabe syrienne occupée comme en attestent les résolutions internationales y afférentes», précise-t-il. Pour le moment, on ne sait pas ce que les rois et chefs d'Etat arabes décideront pour le dossier libyen. On se contente toujours d'insister sur la nécessité «une issue politique à la crise» et sur «le rejet des solutions militaires et de toutes les formes d'ingérence étrangères», d'où la responsabilité pour toutes les factions libyennes de favoriser «le dialogue afin de parvenir à une solution libyco-libyenne sous l'égide des Nations unies» et avec la bénédiction, cela va sans dire, des pays de la Ligue arabe dont en premier lieu les pays du proche voisinage avec à leur tête la Tunisie qui n'a ménagé aucun effort pour que les protagonistes libyens choisissent la solution politique et comprennent qu'ils sont condamnés au dialogue et au consensus. D'ailleurs, le ministre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, n'a pas manqué de rappeler, dans une interview au quotidien Assabah en date du jeudi 28 mars, l'initiative de paix annoncée par le président Caïd Essebsi considérant que la solution ne peut être que «libyco-libyenne et qu'il ne peut y avoir de solution militaire».