Al Qods Occupee (Reuters) — Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a présenté hier à son gouvernement un plan américain en cinq points destiné à relancer les négociations de paix palestino-israéliennes. De retour de New York où il a eu vendredi de longues discussions avec la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, Netanyahu a convoqué ses ministres afin qu'ils prennent connaissance du plan. Celui-ci préconise notamment un gel de 90 jours des constructions dans les colonies de peuplement juives et comporte l'engagement de ne pas chercher à prolonger cette phase de gel. Le plan stipule en outre que Washington prévoit pour Israël plusieurs garanties en matière de sécurité pour le cas où un accord de paix serait signé, et la fourniture d'avions de guerre. Les Etats-Unis s'engageraient enfin à opposer leur veto au Conseil de sécurité de l'Onu à toute tentative ayant pour visée d'"imposer un règlement politique à Israël". "J'insisterai sur le fait que dans toute proposition, les besoins de sécurité d'Israël seront pris en compte, à la fois dans le très court terme et concernant les menaces qui nous attendent dans les dix ans à venir", a déclaré Netanyahu avant le Conseil des ministres. Selon les confidences d'un membre de l'entourage du Premier ministre, le plan américain comporterait "des éléments positifs". Et il existerait une majorité étroite au sein du cabinet de sécurité de Netanyahu, ont indiqué des sources politiques israéliennes, pour approuver l'offre de Washington. Les négociations de paix directes palestino-israéliennes, relancées le 2 septembre, ont échoué quelques semaines plus tard, Israël refusant de proroger un moratoire sur les constructions de nouveaux logements, qui avait expiré fin septembre. Le plan américain, présenté par Clinton à Netanyahu précise-t-on de source diplomatique, pourrait permettre au Premier ministre israélien de convaincre son gouvernement majoritairement favorable aux colons juifs d'accepter un nouveau moratoire, considéré comme une condition incontournable à une reprise des négociations. Nabil Abdou Roudaïnah, porte-parole du Président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a constaté qu'il n'y avait eu aucune annonce officielle concernant un nouvel gel des colonies. "Il n'y aura d'engagement officiel palestinien que lorsque le Président Abbas aura été informé officiellement par l'administration américaine de ce qui se passe entre elle et les Israéliens", a-t-il déclaré à Reuters. Aux termes du plan américain, Israël "proclamerait une suspension additionnelle des constructions" en Cisjordanie "pour 90 jours". Tous les projets lancés depuis la fin du précédent moratoire seraient gelés. Mais ce nouveau moratoire ne concerne pas Al Qods-Est, annexé par Israël et dont les Palestiniens veulent faire la capitale de leur éventuel futur Etat. "Les Etats-Unis s'engageront à ne pas demander ensuite une nouvelle extension de la suspension des constructions", a précisé la source diplomatique, s'exprimant sous le sceau de l'anonymat. L'administration Obama demanderait par ailleurs au Congrès d'approuver la mise à disposition de l'armée israélienne d'avions de guerre sophistiqués d'une valeur de trois milliards de dollars permettant à l'Etat israélien "de conserver son avantage (militaire) qualitatif" dans la région, ajoute-t-on. Les Etats-Unis s'engageraient enfin à opposer leur veto à toute résolution de l'Onu jugées anti-israélienne.