AL-QODS OCCUPEE (Reuters) — Le Président Barack Obama et la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton sont "plus engagés que jamais" dans la recherche de la paix au Proche-Orient, a déclaré hier l'émissaire américain George Mitchell, qui tente de sauver les négociations palestino-israéliennes. Les Palestiniens ont menacé de rompre les négociations engagées le 2 septembre si un moratoire sur les nouvelles constructions dans les colonies juives, venu à échéance lundi, n'était pas reconduit. Cependant, le communiqué du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu publié à l'issue de sa rencontre avec Mitchell ne révèle aucun signe de progrès vers une formule permettant d'éviter une telle rupture. Le Président palestinien Mahmoud Abbas a fait savoir qu'il ne prendrait de décision qu'après une réunion de la Ligue arabe, le 4 octobre. La Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères, Catherine Ashton, a annoncé qu'elle allait partir mercredi (hier) pour le Proche-Orient, dans le cadre des efforts en vue de sauver les négociations de paix. "Je me rends au Proche-Orient ce soir et je rencontrerai (l'émissaire américain) George Mitchell demain à mon arrivée", a-t-elle dit dans une interview accordée à Washington. Elle rencontrera également Benjamin Netanyahu et Mahmoud Abbas. Netanyahu, dont la coalition est dominée par des partis favorables à la colonisation, n'a pas donné suite aux appels d'Obama et d'autres dirigeants étrangers en faveur d'une prolongation du moratoire. Mitchell, qui a rencontré Netanyahu à son domicile privé de Césarée, dans le centre d'Israël, doit voir Abbas aujourd'hui à Ramallah, en Cisjordanie. "Nous savions que ce serait une route semée d'obstacles, et il y en a eu beaucoup, et cela continue jusqu'à ce jour", a dit Mitchell dans un enregistrement vidéo lors de la rencontre et diffusé par le service de presse du gouvernement israélien. "Mais cela ne nous rebute pas. Nous sommes, au contraire, plus que jamais déterminés à poursuivre afin de parvenir à l'objectif commun que nous partageons tous, d'un Proche-Orient en paix, où sécurité et prospérité sont assurées au peuple d'Israël, aux Palestiniens et à tous les peuples de la région". "Je suis déterminé et le gouvernement est déterminé à parvenir à un accord de paix qui préserve la sécurité et les intérêts vitaux de l'Etat d'Israël", a dit Netanyahu en écho aux propos de Mitchell. "Nous sommes déterminés à suivre cette voie. J'espère que les bonnes discussions entamées avec (Abbas) se poursuivront sans interruption de manière à ce que nous puissions tenter d'atteindre cet objectif", a-t-il poursuivi. Yasser Abed Rabbo, membre de l'équipe palestinienne de négociation, a déclaré à la radio Voix de Palestine qu'Israël seul devrait assumer la responsabilité d'un échec du processus de paix s'il ne met pas fin aux constructions dans les colonies. Un échec des discussions serait embarrassant pour Obama à l'approche d'élections de mi-mandat qui s'annoncent difficiles pour son Parti démocrate. Un responsable américain a déclaré sous le sceau de l'anonymat que les Etats-Unis n'abandonnaient pas l'espoir de pouvoir sauver le processus. "Nous avons vu de la retenue de part et d'autre et nous avons quelques jours au cours desquels nous espérons pouvoir travailler sur ces questions et poursuivre les discussions. Je pense qu'ils écoutent vraiment avec beaucoup d'attention ce que nous leur disons", a déclaré mardi ce responsable.