• L'université Tunis-El Manar choisie comme échantillon «Les femmes et les technologies de l'information et de la communication (TIC) à l'Université Tunis-El Manar: vers une cyber parité» est le thème d'une étude réalisée par l'Association Femmes et sciences et présentée, samedi, à Tunis. L'étude, menée durant une année, s'inscrit dans la liste des projets du réseau Grace (Recherche sur le genre en Afrique: les TIC au service de l'autonomisation), pour la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord), ayant pour thème «rôle des TIC dans l'autonomisation de la femme arabe». Lors de la présentation de cette étude, Mme Om Kalthoum Ben Hassine, présidente de l'Association Femmes et sciences, souligne que la Tunisie est à l'avant-garde en matière de développement des TIC et de promotion de la femme. C'est pourquoi, le choix de l'association s'est porté sur la femme et les TIC, explique-t-elle. La présidente de l'association indique que l'objectif de ce projet de recherche est de connaître le niveau d'accès de la femme aux outils informatiques et à l'Internet. Pour ce faire, une étude scientifique a été menée par une équipe de 7 personnes. Elle s'est basée sur une enquête par questionnaire, des discussions en groupe et des interviews individuelles. La faculté des Sciences à l'Université Tunis-El Manar a été choisie comme échantillon, à travers les étudiants, les enseignants chercheurs et le personnel administratif. Il a été, également, question de savoir si la nature du travail influait sur l'utilisation des TIC, ou s'il s'agissait d'un effort individuel. Maîtrise de l'outil informatique Les résultats révèlent que l'utilisation des TIC dépend de l'âge, affirme la conférencière. «En effet, plus on est jeune, plus on maîtrise l'outil informatique», indique-t-elle. Pour les enseignants chercheurs et le staff administratif interrogés, le premier accès aux TIC a été en milieu professionnel, tandis que pour les étudiants, le premier accès a été soit dans le cadre de leurs études, soit à la maison. Pour ce qui est de la maîtrise de l'outil informatique par genre, Mme Ben Hassine affirme que ce sont plutôt les hommes qui maîtrisent ces outils plus que les femmes. En revanche, les enseignantes chercheuses et les étudiantes utilisent l'Internet à la maison plus que leurs homologues masculins. Il ressort, également, des résultats de l'étude, que les femmes n'ont pas assez de temps pour utiliser l'Internet étant donné leurs obligations familiales. «Toutefois, elles s'accordent à dire que cet outil est très important pour l'évolution de leur carrière. Elles expriment des besoins spécifiques plus que les hommes à ce niveau», affirme Mme Ben Hassine. Le Projet du réseau Grace a été lancé en 2005, impliquant 14 équipes de recherche dans 12 pays, dont la Tunisie, à l'initiative du centre de recherche pour le développement international (CRDI). Cette initiative est développée par Research for the Future et gérée par l'Association volontaire Projet de Grace. Le projet vise à explorer la manière dont les femmes en Afrique utilisent les TIC pour s'autonomiser, les barrières externes et structurelles, les facteurs internes qui les empêchent ou leur permettent d'utiliser les TIC à leur avantage et les stratégies qu'elles emploient pour surmonter les obstacles.