• Consolider l'intégration intermaghrébine La troisième réunion du Conseil ministériel maghrébin chargé de l'eau et de l'irrigation a été clôturée, jeudi, à Gammarth (banlieue nord de Tunis). Les travaux de cette réunion (7-9 décembre 2010) ont été couronnés par la signature d'une convention sur la stratégie future décidée par le Conseil dans le domaine de l'eau et visant à élaborer des études de prospection des ressources hydriques sur les moyen et long termes. Cette stratégie a pour objectifs de mettre au point un plan d'action maghrébin dans le domaine des eaux (économie de l'eau d'irrigation et de l'eau potable), d'instituer un système d'information maghrébin en la matière et d'intensifier la coopération dans la région, notamment pour ce qui a trait à l'utilisation des ressources non conventionnelles. Elle tend également à harmoniser les efforts maghrébins dans ce domaine, et ce, avant la tenue en 2012 du forum mondial de l'eau à Marseille (France). M. Abdessalem Mansour, ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, a souligné que la Tunisie a adopté une politique à long terme en matière de gestion des eaux, laquelle s'adapte aux spécificités géographiques et climatiques du pays. Cette démarche, a-t-il poursuivi, est fondée sur la mise en place d'un réseau d'ouvrages de mobilisation et de transport des eaux, à travers la réalisation de plus de 27 grands barrages, 220 barrages collinaires, 5.000 puits profonds et 130.000 puits de surface, autant d'ouvrages qui ont permis de mobiliser près de 90% des ressources disponibles. Le ministre a mis l'accent sur les défis futurs en matière de garantie de la sécurité hydrique, appelant, à cet effet, à harmoniser les efforts maghrébins, notamment dans les domaines de l'eau et de l'irrigation et à consolider l'intégration intermaghrébine. Développement du cadre institutionnel Dans son intervention, M. Omar Ahmed Salem, secrétaire du Comité administratif de l'autorité générale libyenne de l'eau, a mis l'accent sur les réalisations accomplies par la Libye en matière de construction de barrages, de transfert et de dessalement de l'eau, relevant l'intérêt de renforcer la coopération et la complémentarité maghrébine dans ce domaine. M. Abdelmalek Sellal, ministre algérien des Ressources hydrauliques, a souligné que la politique suivie par son pays dans le domaine de l'eau est fondée sur la consolidation de la mobilisation des ressources hydriques conventionnelles et non conventionnelles, la mise en place de réseaux d'approvisionnement en eau potable et le développement du cadre institutionnel relatif au secteur de l'eau. Dans son intervention, M. Najib Zerouali Ouariti, ambassadeur du Maroc à Tunis, a relevé que la gestion de l'eau au Maroc revêt un caractère vital, faisant savoir que le taux de rétention de l'eau au niveau des barrages est de l'ordre de 17 milliards de mètres cubes. Pour la partie mauritanienne, M. Mohamed Lamine Ould Aboye, ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement, a affirmé que la politique adoptée par son pays dans ce domaine repose sur l'exploitation des eaux de surface. Intervenant, M. Habib Ben Yahia, secrétaire général de l'Union du Maghreb Arabe (UMA), a souligné que le secteur de l'eau revêt une importance particulière aux plans national, régional et international, ce qui nécessite, a-t-il dit, de mettre en place des politiques appropriées, seules à même de préserver cette ressource vitale. Ont pris part à cette réunion, MM. Mabrouk El Bahri, président de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap), le secrétaire général de l'Union maghrébine des agriculteurs (Umagri), et Abdelaziz Mougou, secrétaire d'Etat chargé des Ressources hydrauliques et de la Pêche.