Huit ans après l'opéra baroque de Purcell «Didon et Enée», présenté au Théâtre municipal, Ecume, acronyme d'Echanges culturels en Méditerranée, est de retour en Tunisie avec «Opérettes d'une nuit», un spectacle donné dans le cadre de «Trente années de coopération entre la Tunisie et la Délégation de l'Union européenne», devant un public venu en masse, motivé qu'il est par le dialogue interculturel, vecteur de liberté, d'équilibre social et d'épanouissement culturel. Il s'agit d'un nouveau genre musical qui renoue avec l'opéra comique de G. Pergolese et de l'Allemand Jacques Offenbach. Les Autrichiens Franz Lehar et Johann Strauss avec «La chauve-souris» sont à l'origine de l'épanouissement de l'opérette viennoise. Cela nous a été confirmé avec ce spectacle d'une inspiration lyrique complètement détachée du monde matériel qui l'entoure, traduisant sous forme d'aphorisme lapidaire l'accord parfait des musiques et des genres. «Opérettes d'une nuit» nous a permis de découvrir la merveilleuse soprano tunisienne Yosra Zekri, lauréate du 1er Prix national des plus belles voix en Tunisie et qui a triomphé dans Mozart, «La Traviata» de Verdi et «Madame Butterfly» de Puccini, aux côtés de Heythem Khedhiri et Henda Ben Chaâbane, des lauréats de chant lyrique. Le soliste Rachid Koubaâ, au violon, a forgé une véritable épopée musicale dans l'art lyrique en remportant un franc succès, confirmant de la sorte la récente et nouvelle maîtrise par les Tunisiens de ce genre musical d'essence supérieure, seulement accessible à une certaine élite. Le metteur en scène Jean-Marie Sevolker, du Conservatoire de Marseille, a réussi une remarquable performance dans la réalisation, aidé en cela par Valérie Florac, chef de chant, qui était pleinement satisfaite du degré de maturité des choristes tunisiens qui ont fait preuve de précocité. Un genre florissant Dans la distribution, nous trouvons également les soprani Isabelle Florac et Caroline Géa, le ténor Patrice Blanc et les barytons tunisiens Amine Saâied et Heythem Rafrafi, et parmi les musiciens, le violoncelliste syrien Athil Amdam, un somptueux instrumentiste, également directeur du Conservatoire de Damas. Le programme d' «Opérettes d'une nuit» a promené le public dans le répertoire traditionnel du bel canto et des chants de l'opéra italien et viennois. La première partie, large et variée, a vu défiler des saynètes extraites du «Pays du sourire» de F. Lehar, «La veuve joyeuse», «Le Barbier de Seville», «La Chauve-souris» de Johann Strauss, «Les Contes d'Hoffmann» d'Offenbach, tandis que la deuxième partie du programme, elle a été entièrement consacrée à des extraits extrêmement savoureux de l'opéra de Jacques Offenbach, «La vie parisienne». A l'issue du spectacle très applaudi, Margaret Dechenaux, directrice d'Ecume Marseille, nous a confié son bonheur de retrouver la Tunisie avec ces Opérettes d'une nuit, signalant au passage que «depuis 1987, tous les projets que nous avons menés ont non seulement abouti, mais ils ont aussi contribué à nous rapprocher les uns des autres en créant une dynamique propre à développer une ébauche de nouveaux projets». Mercredi, «Opérettes d'une nuit» était l'hôte du Théâtre municipal de la ville de Sfax.