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La recherche et développement, facteur central de l'amélioration de la compétitivité des entreprises publiques Séminaire annuel du comité des contrôleurs de l'Etat
«La recherche et développement dans les entreprises et les établissements publics et les paris de la compétitivité» tel est le thème autour duquel s'est articulé le séminaire annuel du comité des contrôleurs de l'Etat (CCE), tenu hier au siège du Cepex à Tunis. M. Salem Raouine, président du CCE, a rappelé que cette rencontre annuelle est devenue une habitude louable qui offre l'occasion de réfléchir et d'échanger les idées et les points de vue autour de thèmes importants liés à la gestion au sein des entreprises et des établissements publics. S'agissant du thème retenu pour cette édition, à savoir la R&D dans les entreprises publiques, il a souligné qu'il tire son importance du rôle central légué à la recherche-développement en tant que facteur essentiel pour améliorer la compétitivité. Il a, en outre, souligné qu'il était essentiel d'optimiser les ressources disponibles et de renforcer l'emploi des technologies modernes au sein des établissements publics. Il a, par ailleurs, noté que les politiques et les stratégies économiques et sociales, la concurrence internationale et les changements démographiques et structurels sont des facteurs qui agissent sur l'amélioration de la compétitivité. Il a, également, relevé qu'il était primordial de penser à développer la compétitivité en renforçant la créativité, l'innovation et la recherche et en instaurant un environnement qui encourage les idées innovantes. «Dans un monde globalisé, la recherche et développement dans les entreprises publiques peuvent-ils permettre de maîtriser les enjeux de la compétitivité ?» telle est la problématique soulevée par M. Mohamed Frioui, universitaire. Après avoir défini le concept de la recherche et développement précisant que «ses activités englobent les travaux de création entrepris de façon systémique en vue d'accroître la somme des connaissances, y compris la connaissance de l'homme, de la culture et de la société ainsi que l'utilisation de cette somme de connaissances pour de nouvelles applications», le conférencier a précisé que la recherche & développement couvre trois activités à savoir la recherche fondamentale, la recherche appliquée et le développement expérimental. Il a, en outre, souligné que choisir une démarche basée sur la R&D permet à l'entreprise de gagner en termes de différenciation, de rayonnement au niveau de la branche d'activité et d'innovation tout en la dotant d'un avantage concurrentiel. Les limites d'une telle démarche seraient selon le spécialiste liées à son coût élevé, et aux risques de non aboutissement et de démotivation. Les principaux objectifs qui se cachent derrière le choix de mener des activités de R&D se rattachent à l'acquisition d'une longueur d'avance sur les concurrents, à la valorisation des compétences disponibles, à la création d'un avantage distinctif durable, à l'amélioration de la position concurrentielle sur le marché et à créer de la valeur. Le conférencier s'est, en outre, penché sur la recherche & développement dans le secteur public et a noté que l'activité RD au plan national est un facteur économique et éducationnel relevant, en outre, que l'Etat investit dans la maîtrise et l'approfondissement des connaissances scientifiques et technologiques pour asseoir sa politique de développement et affirmer l'identité socioculturelle du pays. Il a, dans ce même ordre d'idées noté que la recherche permet à la société de s'assurer et de faire face à ses problèmes en s'appuyant sur ses propres compétences . S'agissant des enjeux de la RD, M. Frioui a noté que c'est un élément majeur de la croissance et le développement autant pour l'entreprise que pour le pays et a précisé qu'au niveau stratégique, la fonction RD permet à l'entreprise de développer sa spécificité et de se différencier des concurrents. Sur le plan de la production, la fonction RD permet, selon l'intervenant, d'améliorer l'efficacité de la production lorsqu'il s'agit d'innovation de procédés. Sur le plan commercial elle permet à l'entreprise de différencier son offre et de créer plus de valeur pour le client. Sur le plan financier, la RD représente d'abord un coût «il s'agit d'un investissement dont les résultats seront aléatoires, en revanche si l'innovation est une réussite, les recettes de l'entreprise seront plus élevées», a-t-il encore ajouté. Innovation M.Ahmed Dhouib, directeur général de l'innovation et du développement technologique au sein du ministère de l'Industrie et de la Technologie, a présenté l'expérience tunisienne en matière d'innovation et de développement technologique de l'industrie. Il a, à ce propos, présenté les principaux résultats enregistrés au niveau de l'industrie tunisienne et la stratégie tracée pour la période future. Le conférencier a, ainsi, rappelé les principaux défis de l'industrie tunisienne notamment à l'ouverture du marché et à la concurrence accrue qui s'ensuit. Outre les composantes du Programme de mise à niveau industrielle mis en place en vue de renforcer la compétitivité de l'entreprise tunisienne et les résultats qu'il a permis de réaliser, M. Dhouib a rappelé les résultats enregistrés par l'économie tunisienne durant les deux dernières décennies notamment l'évolution des exportations qui sont passées de 4,5 milliards de dinars en 1995 à 18,7 milliards de dinars en 2008 et la croissance des investissements dans l'industrie qui ont vu leur valeur tripler entre 1995 et 2008. On peut, également, noter que les dernières années ont vu s'instaurer une diversification du tissu industriel et un renforcement de la coopération internationale et du taux d'encadrement dans le secteur industriel. Le conférencier a, en outre, relevé que le contexte propice et les incitations spécifiques mises en place par l'Etat ont permis d'augmenter, notablement, les investissements technologiques et les opérations d'innovation au sein des entreprises. Il a noté, dans ce même cadre, que la recherche-développement et l'innovation occupent une place de choix dans la stratégie nationale industrielle rappelant, notamment, que la stratégie future de développement industriel, se base sur le renforcement de l'infrastructure technologique, le développement technologique dans les entreprises déjà établies, le renforcement des investissements dans les secteurs porteurs, le développement des activités de recherche tout en les adaptant aux besoins de l'économie nationale.